City Sonic
17 septembre Charleroi et 21 septembre
Bruxelles
City Sonic !
De super événements autour des Arts Sonores et musiques expérimentales avant la
chute des feuilles et les amas de nuages au coeur de Charleroi et à Bruxelles proposés par
l’association Transcultures / Centre des Cultures Numériques et Sonores, récemment installée au Vecteur à Charleroi. Les lieux des concerts sont vraiment
intrigants : le dimanche 17 septembre en début d’après-midi City Sonic a
investi la Maison de la Presse de Charleroi (dite Maison Dorée) et sa salle de conférences
transformée en bar, à deux pas du centre historique, la place Charles II. À
Bruxelles, le 21 septembre en soirée, le concert a lieu dans les caves voûtées
des Halles St Géry. Curieusement, ces deux lieux magiques (si si !) sont
précisément aux centres historiques précis qui remontent à la fondation de chacune des deux
villes. En 1666, les Espagnols y construisent une forteresse qui deviendra le
futur centre de la ville baptisée Charleroy en l’honneur du Roi d’Espagne.
C’est au cœur de l’espace de cette ancienne forteresse disparue que se situe la
Maison de la Presse. Par coïncidence, les caves de St Géry occupent l’ancienne
crypte de l’antique Eglise St Géry (démolie au XIXème) au cœur du Castrum Bruocsellae occupé par Charles
de Lotharingie il y a plus de 1000 ans. Durant une semaine, City Sonic a présenté journellement une série de concerts
et d’animations en différents lieux de la ville, rassemblant différents
musiciens – artistes sonores : installations, musiques électroniques,
post-rock, musique contemporaine ou expérimentale, à la fois laboratoire,
plate-forme d’échange multidisciplinaire professant un œcuménisme esthétique fédérateur et ouvreur d’horizons
pour tous ceux qui se détournent de la culture de masse. Le 17 vers 13 h,
l’équipe de City Sonic et certains
artistes invités déambulent dans les travées du marché populaire de la place
Charles II et environs pour inviter les nombreux passants à participer aux
performances : les musiciennes du trio Unda, Ariane Chesaux, Isa Belle et Marie Decarpentrie, toutes les trois déguisées en fées et munies
de percussions métalliques, le saxophoniste Maurice Charles JJ (Duerinckx) , un
rare incontournable du sax sopranino et moi-même. Des conversations intéressées
s’embraient, plusieurs personnes étant ravies qu’un tel événement se déroule
dans le quartier, des centaines de flyers sont donnés en mains propres avec une explication verbale, très souvent écoutée avec la bonhommie caractéristique des habitants de Charleroi.
Au
programme ce jour là, l’inénarrable objétiste Adam Bohman (GB) , aussi collagiste
absurdo-surréaliste des mots et grifonneur-graphiste. Sa philosophie artistique
est le recyclage intégral que ce soit au niveau de la poésie, des arts visuels
et de la musique. Sur sa table amplifiée au moyen de micro-contacts, il a
patiemment collé avec de la gomme ou simplement attaché les objets les plus
hétéroclites : verres à vin et à bière, ressorts, cordes métalliques
tendues, boîtiers en plastique ou en ferblanc, papier de verre, lames, morceaux
de carrelages, support de vaisselle, ampoules électriques, moule à gâteau etc.. qu’il actionne
avec des baguettes en bois ou en métal, des limes, fourchettes, couteaux,
cuillers, un archet (sur le bord des verres), …. percutant, grattant, frottant,
pinçant ces objets certains agrémentés de pince à linge ou de ressorts pour en
modifier la résonance. Un art bruitiste sonore où les hauteurs (pitches) aléatoires parlent d’elles
même. Pour ce dynamique concert solo, il est accompagné de ses propres
enregistrements créant en live un contrepoint sonique. Adam B. nous a aussi
gratifié de pièces verbales, poèmes créés en collant des mots et des bouts de
phrases tirés d'articles de presse, menus de resto ou publicités auxquelles sa lecture expressive et appliquée et son air faussement innocent
apportent un sens imprévu qui défie le cadre de la sémantique dans une forme improbable de la parabole. Sa performance
est unanimement appréciée, y compris par les profanes… Les éléments /
instructions de chaque pièce prévue étaient notés sur une feuille manuscrite en
lettres capitales, ses feuillets étant à eux seuls des œuvres d’art à part
entière. D’ailleurs, le responsable de la programmation, Philippe Franck, a été
très avisé de présenter une superbe et passionnante exposition des collages
graphiques d’Adam Bohman dans deux pièces attenantes. Remarquable ! Vint
ensuite une super performance solo de l’excellent saxophoniste Maurice Charles JJ, une pointure des
saxophones baryton et sopranino, construisant des improvisations subtiles sur
les paysages sonores remarquablement dynamiques et progressifs. Déchiquetant
méthodiquement les sonorités du sopranino, un instrument particulièrement
difficile à maîtriser, ou évoluant dans les sphères des interrelations
harmoniques comme un oiseau, Maurice Charles convainc l’auditoire, la puissance
et le lyrisme au baryton achevant la performance avec brio et passion.
Pour finir,
le trio Unda est convié à se produire dans le jardin de la Maison de la Presse.
Les trois artistes sont installées au fond de l’espace avec leurs instruments de percussions, un violoncelle de voyage à cordes sympathiques etc… et, entre autres, un très remarquable gong chinois (tam-tam) et
le public allongé sur des fauteuils multicolores… La musique du trio est
inspirée par la démarche proche du chamanisme oriental d’Ariane Chesaux dans une expression organique, aérée, méditative…. Entre Ariane, Isa Belle et Marie Decarpentrie règne une belle écoute et on ressent l'équipe soudée et concentrée, plongée dans l'instant musical. Imprévu par
les organisateurs, le bruit presqu’assourdissant du camion de la voirie
carolo qui assure le nettoyage des
trottoirs du marché voisin couvre la prestation du trio. Mais en forçant
l’écoute, on distingue les fréquences des percussions métalliques qui
s’immiscent mystérieusement dans le bruit des moteurs et des brosses rotatives.
Bravement, les trois musiciennes jouent imperturbablement sans laisser paraître
la moindre nervosité dans l’atmosphère motorisée et chahutée et le public reconnaissant applaudit. On peut jouer de la musique Zen et rester zen quoi
qu’il arrive. Un autre concert programmé à l’Église Saint- Antoine a lieu à 15
heures : le fabuleux pionnier de la musique électro-acoustique Leo Kupper
et le compositeur Todor Todoroff. Comme j’aide Adam Bohman à replier son
improbable matériel et ses nombreuses œuvres et à les transporter jusqu’à son hôtel
et ensuite à la gare etc… il m’a été impossible d’y assister. En effet, nous
devons nous rendre sur la côte belge pour réaliser un reportage photo-poétique
à De Haan, Ostende et St Idesbald conjointement aux visites de la fondation
Paul Delvaux à St Idesbald, de la maison de James Ensor et du MuZee d’Ostende où se trouve une
exposition James Ensor et Léon Spilliaert. Vous trouverez ci-dessous les photos où
l’homme de scène Adam Bohman récupère (recycle) des artefacts disposés sur la
voie publique.
Le 21 septembre
20h, rendez-vous dans les caves des Halles
St Géry avec une remarquable sonorisation. City Sonic présente Sébastien Biset, Teuk Henri, la poétesse Catrine
Godin & Paradise Now et à
nouveau Adam Bohman en collaboration
avec l’asso OMFI de Maurice Charles – JJ
Duerinckx dont le sax viendra pointer son nez. Quatre sets courts et bien ramassés devant
un public fourni et curieux. Le lieu confère une ambiance d’intimité et
d’authenticité à la manifestation. L’électronique bidouillage avec une
multitude d’effets et pédales et la cithare génératrice de sons de Sébastien
Biset créent une atmosphère dynamique, électrisante, planante où pointe une
dimension mélodique. Le fil conducteur du concert est l’utilisation de
techniques alternatives étendant ou transformant les instruments … ou les
objets détournés d’Adam Bohman.
Celui-ci fait une apparition remarquée comme à Charleroi. Cette fois-ci, JJ
rejoint Adam en scène avec son sax sopranino, les deux artistes ayant collaboré
à plusieurs reprises (Objectif Noise aux Ateliers Claus et chez Kra-ak il y a quelques années
ou au Haekem récemment). Maurice Charles
JJ joue en contorsionnant le timbre du sax sopranino et sa colonne d’air volubile
en accompagnant la diction corsée d’Adam Bohman aux prises avec des menus
imaginaires : Eggs, Tomatoes, Sausages,
Bacon … ressassés de manière insistante. Un artiste touchant tant par ses
textes dingues que son approche objétiste et ses indications gestuelles aux
techniciens, lesquels ont fait un travail remarquable au niveau du son. Tout à
fait British.
Teuk Henri et sa guitare d’un autre temps, mais amplifiée / customisée, développe un jeu en phasing précis et métronomique avec une doigté sans faille. La musique est profondément sympathique, dans une veine free-folk électronique inspirée. Là aussi, JJ s’exprime avec la réserve des musiciens intelligents. Teuk construit une remarquable toile qui nous mène aux poèmes subtils de Catrine Godin, dits avec le soutien musical de l’électronique et de la guitare acoustique de Paradise Now, Philippe Franck, principal responsable de City Sonic. C’est à de véritables haïkus sonores de la part de Paradise Now auxquels nous avons eu droit, concis, graduels, clairs et appropriés à la diction et à la présence de la poétesse québecoise. Et c’est avec une guitare arpégiée en boucle que se termine cette charmante soirée. En touchant à de nombreuses esthétiques et pratiques sonores et musicales le Festival des Arts Sonores City Sonic s’impose comme un acteur incontournable dans ce domaine drainant public et artistes de sensibilités diverses mais complémentaires. Coup de chapeau aux organisateurs !!
Adam Bohman at the Belgian Seacoast 18-20 september 2017
De Haan, Oostende, St Idesbald.
Teuk Henri et sa guitare d’un autre temps, mais amplifiée / customisée, développe un jeu en phasing précis et métronomique avec une doigté sans faille. La musique est profondément sympathique, dans une veine free-folk électronique inspirée. Là aussi, JJ s’exprime avec la réserve des musiciens intelligents. Teuk construit une remarquable toile qui nous mène aux poèmes subtils de Catrine Godin, dits avec le soutien musical de l’électronique et de la guitare acoustique de Paradise Now, Philippe Franck, principal responsable de City Sonic. C’est à de véritables haïkus sonores de la part de Paradise Now auxquels nous avons eu droit, concis, graduels, clairs et appropriés à la diction et à la présence de la poétesse québecoise. Et c’est avec une guitare arpégiée en boucle que se termine cette charmante soirée. En touchant à de nombreuses esthétiques et pratiques sonores et musicales le Festival des Arts Sonores City Sonic s’impose comme un acteur incontournable dans ce domaine drainant public et artistes de sensibilités diverses mais complémentaires. Coup de chapeau aux organisateurs !!
Adam Bohman at the Belgian Seacoast 18-20 september 2017
De Haan, Oostende, St Idesbald.
The Cockerels Suite.
Chipping
Shy from a hay.
John is an inspiration
Dedicated to Panos , Adam's friend.
Fondation Paul Delvaux : listening his tape cassette on train wooden seat.
Don't Swim !
MuZee 's Colonial Umbrellas.
Bud Dah !
Missed Einstein in De Haan (see below)