Stanze Palimpsest trio Paulo
Chagas Silvia Corda Adriano Orrù Pan
y rosas discos 2015
Produit au Portugal et
enregistré à Montserrat en Italie par cet excellent trio portugais (Chagas) /
italien (Corda & Orrù), Stanze nous fait entendre des improvisations
travaillées, intériorisées, exploratoires et informées par la pratique de la
musique contemporaine et de recherche. Silvia
Corda a préparé son piano et se sert des cordes et des armatures de la
carcasse de manière très personnelle et aisément reconnaissable. Une belle
dynamique qui fait jeu égal avec ses deux camarades de manière parfaitement
intégrée. Son jeu dans les cordages et la caisse avec des objets et des
baguettes est sonore à souhait comme s’il s’agissait d’une sculpture sonore.
Avec le contrebassiste Adriano Orrù,
elle entretient une connivence au niveau des timbres, des accents, des sons.
Celui-ci a une approche alternative de l’instrument, percussive, frotteuse,
raclante, pointilliste. Le souffle du clarinettiste sopranino et du
saxophoniste alto Paulo Chagas est
pointu, volubile, lyrique dans une pièce, intériorisé et exploratoire ailleurs
et n’hésite pas à s’égosiller dans la colonne d’air. Sa présence lumineuse constitue
une contrepartie réussie au tandem Corda/ Orrù de manière exemplaire. Le Palimpsest
Trio fait de la musique improvisée radicale en questionnant les
paramètres de cette configuration instrumentale. Les neufs courts morceaux se
réfèrent à la poésie : Prima Stanza,
Aubade, Blank Verse, Enjambements, Coplas etc… et leur brièveté (entre 2 et
5/ 6 minutes) participent pleinement à leur imaginaire et à leur esthétique. Leur
sens de la retenue et leur concision dans l’abstraction va de pair avec une
énergie franche et une variété de sons
remarquable. La lisibilité des lignes individuelles rencontre
l’interpénétration des sonorités, la gestuelle de l’improvisateur crée des
sensations vibratoires qui font corps avec la musique.
Stanze : une approche sensible et organique qui tranche
dans la grisaille surproductive du post-free.
Szilard Mezei Tim Trevor-Briscoe Nicola Guazzalocà Aut Records
http://www.autrecords.com/project/mezei-trevor-briscoe-guazzaloca-cantiere-simone-weil/
Cantiere Simone Weil , Piacenza le 28 juillet 2015, lieu et date de l’enregistrement de ce trio dont on a déjà entendu un remarquable album sur Leo Records, Underflow LR614 (2011). L’alto de Szilard Mezei (il s’agit d’un violon alto !) se prête à des contorsions sonores fascinantes quant au travail du timbre, aux nuances microtonales et à ces ralentandi presqu’orientaux. Vous comprenez pour quoi ces sévères compositeurs occidentaux classiques n’ont pas trop écrit pour cet instrument qu‘on croyait destiné à servir de faire valoir au violon et au violoncelle dans le quatuor à cordes. L’épaisseur franche et sa pâte qu’un altiste puissant arrive à modeler se sont révélées parfaites pour la musique improvisée libre, mais il a fallu quelques dizaines d’années pour pouvoir l’entendre in vivo : Charlotte Hug, Benedict Taylor et notre locuteur magyare de Vojvodine, Szilard Mezei (bien du mérite : instrument difficile). Avec le pianiste Nicolà Guazzaloca et le saxophoniste clarinettiste Tim Trevor-Briscoe, tous deux basés à Bologne, ils forment un singulier trio chambriste aux multiples qualités. En trois sets de 13:45, 15:42 et 10:02, les trois musiciens nous offrent des échanges étoffés et des constructions d’une grande variété. Il y a pas mal de l’énergie, très franche, spontanée avec des emportements physiques et cette énergie est soigneusement focalisée dans des architectures savantes, des arcs qui s’entrecroisent avec finesse, des questions complexes où Guazzaloca plonge une main dans les cordes pour amortir des attaques en cadence avec les pizzicati « à côté » de l’altiste. Vous pouvez vous fier au patronyme de Trevor-Briscoe, souffleur britannique expatrié : Trevor comme Trevor Watts et Briscoe comme Chris Briscoe, deux soufflants incontournables pionniers de la free music anglaise. Trevor Barre a essayé d’écrire un bouquin sur la free music londonienne/ britannique, non seulement il omet le travail de Chris Briscoe avec Roger Turner vers 66/67 à Brighton mais il intitule un chapitre « Les Super – Groupes » ! En voilà un justement : Nicolà Guazzaloca, c’est le top du piano improvisé à la suite d’Alex, Fred, Irène et Keith, Szilard Mezei est un immense musicien et Tim Trevor Briscoe assure plus que solidement la contrepartie. Respect total ! Leur musique est un vrai challenge quant au fait de tirer parti de toutes les possibilités des instruments et de l’interaction de chacun, un à un et un pour tous : la musique de la solidarité et un intense plaisir d’écoute !
Cantiere Simone Weil , Piacenza le 28 juillet 2015, lieu et date de l’enregistrement de ce trio dont on a déjà entendu un remarquable album sur Leo Records, Underflow LR614 (2011). L’alto de Szilard Mezei (il s’agit d’un violon alto !) se prête à des contorsions sonores fascinantes quant au travail du timbre, aux nuances microtonales et à ces ralentandi presqu’orientaux. Vous comprenez pour quoi ces sévères compositeurs occidentaux classiques n’ont pas trop écrit pour cet instrument qu‘on croyait destiné à servir de faire valoir au violon et au violoncelle dans le quatuor à cordes. L’épaisseur franche et sa pâte qu’un altiste puissant arrive à modeler se sont révélées parfaites pour la musique improvisée libre, mais il a fallu quelques dizaines d’années pour pouvoir l’entendre in vivo : Charlotte Hug, Benedict Taylor et notre locuteur magyare de Vojvodine, Szilard Mezei (bien du mérite : instrument difficile). Avec le pianiste Nicolà Guazzaloca et le saxophoniste clarinettiste Tim Trevor-Briscoe, tous deux basés à Bologne, ils forment un singulier trio chambriste aux multiples qualités. En trois sets de 13:45, 15:42 et 10:02, les trois musiciens nous offrent des échanges étoffés et des constructions d’une grande variété. Il y a pas mal de l’énergie, très franche, spontanée avec des emportements physiques et cette énergie est soigneusement focalisée dans des architectures savantes, des arcs qui s’entrecroisent avec finesse, des questions complexes où Guazzaloca plonge une main dans les cordes pour amortir des attaques en cadence avec les pizzicati « à côté » de l’altiste. Vous pouvez vous fier au patronyme de Trevor-Briscoe, souffleur britannique expatrié : Trevor comme Trevor Watts et Briscoe comme Chris Briscoe, deux soufflants incontournables pionniers de la free music anglaise. Trevor Barre a essayé d’écrire un bouquin sur la free music londonienne/ britannique, non seulement il omet le travail de Chris Briscoe avec Roger Turner vers 66/67 à Brighton mais il intitule un chapitre « Les Super – Groupes » ! En voilà un justement : Nicolà Guazzaloca, c’est le top du piano improvisé à la suite d’Alex, Fred, Irène et Keith, Szilard Mezei est un immense musicien et Tim Trevor Briscoe assure plus que solidement la contrepartie. Respect total ! Leur musique est un vrai challenge quant au fait de tirer parti de toutes les possibilités des instruments et de l’interaction de chacun, un à un et un pour tous : la musique de la solidarité et un intense plaisir d’écoute !
Bestiaro Marino Francesco
Massaro desuonatori des 007-2015
Voici une excellente production par un souffleur des Pouilles, Francesco Massaro (sax baryton et clarinette basse), en compagnie du pianiste Gianni Lenoci (aussi au fender rhodes, jouets et radio), de la flûtiste Mariasole De Pascali et du percussionniste Michele Ciccimarra. Une belle présentation au niveau de la pochette ouvrante et du texte format ½ A4 en papier recyclé à l’interieur de laquelle sont consignés outre les détails de la session, des instruments et remerciements, une série de définitions excentriques de Tania Sofia Lorandi Provveditrice Rogatrice Generale del Collège de Pataphysique au sujet du Bestiaire Marin qui alimente l’imaginaire des titres de chaque morceau et de la musique (je suppose). Il est question d’Etoile de Mer, de Desmonema annasethe, Baleines Inappétissantes, d’Épaves et de Gidouille. L’orthographe française étant un mystère insondable pour les péninsulaires étant donné que l’italien s’écrit absolument phonétiquement, le mot Collège devient collage, voir http://www.collagedepataphysique.it . Heureusement, il n’y a pas de collage ici, mais plutôt des arrangements à la fois spontanés et prémédités où Gianni Lenoci donne le la. Que ce soit au piano préparé, au fender rhodes ou en faisant plus qu’évoquer Mal Waldron, Lenoci sollicite les nuances et les timbres aquatiques, les embruns et le soleil de cette région maritime qui vit entre autres de la pêche. Francesco Massaro s’emporte de belle façon avec son baryton en souffle continu avec les trilles de Mariasole en forme de vagues (Les épaves) aux quelles répondent ponctuations et grincements de cymbale et d’intérieur de piano. Melusine : des vibrations de souffle au bord du silence comme un lointain mugissement d’un imaginaire veau marin. Belle cadence pour La Gidouille/ Tourbillon. Au final, un travail sensible, poétique et raffiné avec de beaux paysages, une veine lyrique sincère et réfléchie qui évite la facilité et navigue vers le sonique avec goût. Une réussite !
Le label desuonatori :
coordinamento di autoproduzioni per la socializzazione di musica inedita in nuovi contesti di fruizione !