4 juillet 2021

Damon Smith Bass Duos with Peter Kowald,Joëlle Léandre, Bertram Turetsky/ Alan Davie - Tony Oxley / Gus Garside & Hervé Perez / Ed Jones & Emil Karlsen

Hello readers ! I had a surgical operation on my right hand on 7th july and then once it is OK , there will be another on my left hand. So this blog is in waiting for a little while.
Thanks for your patience !

Chers lecteurs, je viens d'être opéré de la main droite le 7 juillet et, une fois "guéri", je serai opéré à la main gauche. Donc, le blog est en attente jusqu'à ce que je puisse à nouveau "taper" sur le clavier.
Merci pour votre patience ! Ferai une liste des albums les plus marquants que j'aurai écouté.


Damon Smith Bass Duos 2000-2007 with Peter Kowald / Joëlle Léandre / Bertram Turetsky
https://balancepointacoustics.bandcamp.com/album/bpa3cd1-bass-duos-2000-2007

Triple compact de duos de contrebasses de Damon Smith avec Peter Kowald (Broken Mirrors 2000), Joëlle Léandre (2002) et Bertram Turetsky (2007). Balance Point Acoustics. BPA 3CD1
Hautement recommandable ! Réédition du premier album du label Balance Point Acoustics du contrebassiste américain Damon Smith avec Peter Kowald (Mirrors – Broken But No Dust BPA 001 – 2000) accompagné de deux autres duos de D.S. avec Joëlle Léandre et avec Bertram Turetzky. Le duo avec Léandre (2002) est un hommage à Peter Kowald et celui avec Bertram Turetzky, sans doute un autre hommage au rôle joué par Turetsky dans le développement de la contrebasse dans la musique contemporaine et son enseignement. En effet, ce contrebassiste américain (B.T.) a enseigné à de nombreux contrebassistes de renom comme par exemple Mark Dresser. Le fait que Damon Smith enregistre avec ces contrebassistes, disons, légendaires, va sûrement aider à créer l’intérêt pour sa démarche. Son duo Mirrors avec Kowald est à mon avis un classique et sa confrontation avec Léandre fait ressortir le meilleur de la grande Dame de la contrebasse. Quant à Toughtbeetle, le duo avec Bertram Turetsky, paru en single CD il y a un certain nombre d’années, il complète à merveille cette panoplie de jeux multiples et d’improvisations approfondies. Je n’en dis pas plus pour ne pas trop solliciter l’usage de mes mains douloureuses, promises à une très prochaine opération. Ils me restent mes deux oreilles pour me plonger dans ces merveilles du gros violon.

Tony Oxley / Alan Davie Elaboration of Particulars Confront records core 20
https://www.confrontrecordings.com/tony-oxley-alan-davie
https://confrontrecordings.bandcamp.com/album/elaboration-of-particulars


Confront Recordings et Mark Wastell ont encore frappé fort ! Un extraordinaire inédit du duo Alan Davie – Tony Oxley enregistré en 1977 /78. Ces deux improvisateurs pionniers avaient enregistré un album en duo : The Tony Oxley – Alan Davie Duo (the Alan Davie Music Workshop 005, LP réédité en cd par le label a/l/l de Helma Schleif et feu Wolfgang Fuchs. Un véritable must de la free improvised music des seventies. Pour mémoire, Alan Davie était un célèbre peintre abstrait impliqué dans le jazz moderne dès les années quarante et qui s’est distingué comme improvisateur d’avant-garde par la suite. Leur vinyle de l’époque est considéré comme un must. Ils ont eu l’occasion de se produire dans des galeries importantes lors des vernissages d’exposition et dans plusieurs salles de concert prestigieuses, la notoriété des deux artistes aidant fort heureusement. En effet, leur musique était alors extraordinairement innovante, Oxley transformant et modulant le son des cymbales, peaux et accessoires au moyen de l’électronique. Quant à Alan Davie, il subjuguait son auditoire au violoncelle, au sax sopranino et au piano assisté d’un ring modulateur. C’est cette formule d’Alan au piano, ring modulateur et quelques percussions et de Tony aux percussions électroniques qui intervient ici durant cette Elaboration de Particulars de (Particulars) I à VIII, chacun aussi passionnant l’un que l’autre. C’est un excellent exemple de la démarche électronique d’Oxley telle qu’elle apparaît dans son album Tony Oxley – Incus 8 dans lesquelles les morceaux en solo démontrent ses capacités créatives et sonores en mêlant l’utilisation de l’électronique par micro-contact pour déformer, transformer, métamorphoser le « souffle » de la vibration de la cymbale comme si l’air ambiant était fait d’une formule différente du N2-O2, agrémenté de CO2 et de gaz rares (argon, néon, hélium etc..). Le pianiste crée des contrepoints imaginaires au clavier en laissant des silences qui autorisent les déformations sonores inouïes d’Oxley. Comme le percussionniste l’a expliqué, c’est un peu l’influence du jeu amplifié bruitiste de Derek Bailey de la fin des sixties qui l’a amené à développer cette « électronicisation » de la percussion. J’informe qu’il n’y a pas de gadget et de boucle dans sa pratique, mais une recherche sonore hautement originale. Les traits caractéristiques de la percussion d’Oxley, une « atomisation » et ces simultanéités de timbres les plus divers surgissent ici concurremment à des silences expressifs de chacun d’entre eux. Alan Davie n’est pas en reste pour transformer le son du piano avec ring modulateur. On est autant impliqué dans le dialogue, que le sens du contraste, une dimension bruitiste radicale (pour l’époque) et cette insistance sur l’aspect « cadavres exquis ». Les changements de registres, de dynamiques fonctionnent dans une très efficace discontinuité. Un jour, je me suis retrouvé en tête à tête avec le tromboniste et violoncelliste Gunter Christmann, un pionnier de l’improvisation libre sans concession. Il n’a pas hésité à me désigner l’album en duo susmentionné (the Tony Oxley – Alan Davie Duo / ADMW 005) comme un enregistrement de référence, exceptionnel et exemplaire à plus d’un titre. C’est dire. Incontournable.

Gus Garside & Hervé Perez The Unexpected Visitor 577 Records

https://orbit577.bandcamp.com/album/the-unexpected-visitor


Le label US 577 s’ouvre aux improvisateurs britanniques, qu’ils soient de Londres ou d’autres villes comme Brighton (Gus Garside) ou Sheffield (Hervé Perez). On avait repéré le saxophoniste Hervé Perez dans la mouvance du label Discus de Martin Archer et le bassiste Gus Garside dans le Trio ARC en compagnie de la violoniste Sylvia Hallett et du violoncelliste Dany Kingshill, un remarquable trio à cordes, coupable de deux albums très réussis pour SLAM (Out Of Amber) et Emanem (The Pursuit of Happiness). Comme j’ai un faible pour l’improvisation libre exclusivement « entre cordes », j’avais déjà Gus Garside à la bonne. Cet Unexpected Visitor est plutôt du côté jazz libre dans un magnifique dialogue entre la contrebasse puissante et charnue sans chichi de G.G. et les spirales subtiles du sax ténor d’Hervé Perez dans les arcanes des modes et des possibilités mélodiques qui en découlent. C’est l’impression que l’on peut avoir si on écoute au hasard des plages. Mais dès le n°2, The Seeker, l’archet explore les textures, les timbres, les frottements avec des harmoniques alors que le souffleur sollicite la colonne d’air en la faisant trembler en retenant son souffle au bord de l’implosion. De cette approche parcimonieuse, naît une histoire, une narration de boucles en escaliers qui montent et descendent une gamme mystérieuse, avec un lyrisme intérieur propre à l’écriture spontanée d’un poème. De son excellente technique et de sa connaissance des structures musicales, Hervé Perez crée un univers chaleureux et introspectif autour de liens mélodiques subtils, tirant parti de chaque couleur propre aux intervalles sans à-coup, la surprise se révélant une fois le rêve estompé. Qu’il lui livre discrètement un écrin ou qu’il s’agite à frictionner les cordes sur la touche en zig-zags énergiques (03 The Lover), le jeu profond et la pensée musicale de Gus Garside s’applique à démultiplier ses propositions afin d’enrichir la palette collective du duo, les occurrences du développement musicales, les options qui alimentent inlassablement, l’intérêt de celui qui écoute, médite, s’émerveille. Si le souffleur semble être le guide, le navigateur, son acolyte tient intelligemment le gouvernail. On dira que leur propos ne se situe pas dans le domaine de l’improvisation libre extrême (encore qu’il y a un beau développement de drones en 05). On ajoutera qu’il y a là un souci d’aller jusqu’au bout d’une démarche en essayant de se surpasser créativement dans l’empathie, l’écoute mutuelle et la mise aux jours de belles connections et de perspectives élargies. Il suffit d’entendre les sauts de registre du sax ténor aigu-grave dans l’ordonnancement hasardeux des méandres modaux et le bourdonnement des cordes dans l’âme boisée de la contrebasse et des doigts puissants par-dessus ou sous la touche. Quand chaque morceau se termine, les premiers sons du morceau suivant de l’album offrent une complicité entre ce qui vient d’être joué et ce qui va suivre. Une évolution en lent crescendo au niveau de l’énergie et du nerf. Une planification naturelle qui me semble spontanée, vitale, dans la suite des improvisations. Car, oui, finalement, il y a quelque chose d’inattendu qui opère à l’écoute des pièces de The Unexpected Visitor, tant cette démarche qui semble au départ logique se renouvelle sans faiblir en marquant des points, des bonus, des recoins régénérateurs. Comme l’indiquent les dix titres enregistrés ici, les deux comparses sont à la fois, le cuisinier, le jardinier, l’amoureux, le fabricant, l’enseignant, le gardien etc….

Ed Jones & Emil Karlsen From where light falls FMR CD610-0321
https://emilkarlsen.bandcamp.com/album/from-where-light-falls


Ed Jones est un excellent saxophoniste ténor qui avait enregistré avec John Stevens, le bassiste Gary Crosby et le trompettiste Byron Wallen il y a presque trente ans (New Cool – the Jazz Label rééd. Emanem). Un petit bijou freebop, tellement réussi que c’est le seul album « jazz » de Stevens jamais publié par l’exigeant et sélectif Martin Davidson, mentor exclusif du batteur disparu et patron du label Emanem. C’est dire ! On retrouve dans ce magnifique duo toutes les qualités distinctives d’Ed Jones en complète communion avec un jeune percussioniste norvégien installé à Londres, Emil Karlsen. J’ai chroniqué très positivement son très remarquable duo avec Phil Durrant à la mandoline (Grain / Noumenon) et je ne taris pas d’éloge pour ce remarquable dialogue en duo qui vaut à mon avis largement la musique du duo d’Eddie Prévost et Lou Gare avec les mêmes instruments (AMM – To Hear and Back Again/ Matchless), le plus « jazz » des albums d’AMM. On est dans la zone du jazz libre qui crée ses propres références en approfondissant une voie précise jusqu’au bout, sans lasser la moindre seconde. Ed Jones est un styliste distingué, un poète du sax ténor au son velouté qui construit et déconstruit son/ le langage de l’instrument en connection parfaite avec les frappes décalées, subtiles, au bord du minimalisme d’Emil Karlsen, un batteur percussionniste à suivre à la trace. Question de potentiel, de pensée musicale, de respiration, d’équilibre funambule. Pas d’emballement à l’emporte-pièce énergétique, mais un travail ciselé, minutieux, spontané (bien sûr). La conjonction des deux pratiques créent une identité remarquable entre cents. La qualité du dialogue confère à leurs musiques du mois de novembre (Part 1-2-3) et du mois de décembre (Part 1-2-3-4)une grande beauté. Il faut attendre la part 3 de décembre , soit le sixième morceau, pour entendre les morsures, les sonorités acides et un trop plein d’énergie qui se fait jour. Stop : j’ai mal aux mains !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonne lecture Good read ! don't hesitate to post commentaries and suggestions or interesting news to this......