Do They
do those in Red? Paul Lytton
Joker Nies Richard Scott Georg Wissel Sound Anatomy SA0106
Voici un excellent exemple des
évolutions successives de la musique improvisée et de son intégration des
procédés électroniques dans le jeu collectif. Paul Lytton est crédité table-top
bits and pieces : une table recouverte d’instruments de percussions
tels que d’épaisses cymbales chinoises, woodblocks, râcloirs divers, chaîne,
tambours chinois de petite dimension, pièces de métal, … Joker Nies se
décrit comme un electrosapiens et Richard Scott joue du (modular)
synthesizer. Quant à Georg Wissel, il manipule un prepared
saxophone, entendez par là qu’il garnit le pavillon de son sax alto d’un
chiffon ou d’une bouteille plastique 50cl vide ou souffle dans le bec fiché
dans le tube sans le bocal courbe. Enregistré au Loft à Cologne le 11 mars
2017. Cinq improvisations dont trois entre quinze et vingt minutes et un peu
plus et deux de 7:57 et 3:57. Si la plupart des lecteurs devraient
situer aisément Paul Lytton, Richard Scott ou Georg Wissell en raison de leur
notoriété ou d’avoir été régulièrement commenté dans ces pages, Joker Nies
mérite quelques informations. Il s’est commis avec le souffleur incendiaire
Jeffrey Morgan il y a fort longtemps dans le duo Near Vahna, et le duo a
enregistré pour le label Random Acoustics. Et surtout on suit sa trace dans URL,
un étrange combo réunissant Konrad Döppert, Wolfgang Schliemann et Joachim
Zoepf (cd Konfabulation NurNichtNur
2002) dont on retrouve plusieurs traits communs avec le présent album. À l’époque,
Zoepf et Wissell collaboraient à Cologne avec Nies et Doppert ou Paul Hubweber.
Ce quartet improbable fascine par son curieux sens du timing : les
interventions de chacun alternent subitement, les sons ricochant et
rebondissant sans se superposer et se confondre bien qu’il faille souvent se
concentrer pour distinguer qui fait quoi. Nuts and Bolts (15 :51)
voit le jeu hyper volatile de Lytton sur les cymbales et métaux faire tournoyer la musique après avoir gratté discrètement une cymbale chinoise dans
l’hyper aigu. Le timbre sale et magnifiquement désaccordé du sax de Wissel, ses
coups de becs et effets de souffle s’intègrent aux sifflements, glissements et
grondements de l’électronique de Joker Nies et les pulsations follement irrégulières
du synthé analogique aux câblages multicolores de Scott. Celui-ci joue des
notes qui sursautent et tressautent en en transformant constamment leurs sonorités,
volume, tempi, hauteurs. Les partenaires rééquilibrent et reconsidèrent leurs
manières de jouer et de s’agréger pour chaque improvisation, libérant l’imagination
et l’étendue de leurs possibilités sonores avec un goût immodéré pour l’échappée
ludique. Le paysage sonore évolue sans cesse, les quatre improvisateurs
combinant une variété peu descriptible de sons, scories, bruitages, et
vibrations électroniques, tout en plaçant leurs moments de pause où ils se concentrent
sur l’écoute pure, préparant une intervention destinée à créer une nouvelle configuration
de tensions et d’équilibres. Une musique aussi lisible qu’elle évoque un fouillis inextricable et suit un cheminement imprévisible.
Dans le domaine électronique improvisé, notre équipage abat un travail haut de
gamme d’une grande finesse. Fascinant.
Nothing
Particularly Horrible Live in Bochum ’93 Stefan Keune John Russell Hans Schneider Paul
Lovens FMR CD560-1119
Avec un titre aussi tiré par les
cheveux, cette rencontre datant d’il y a plus de 25 ans ne présage pas d’une aussi
convaincante réussite à l’écart des modèles – enregistrements déjà réalisés par
deux ou voire trois des quatre compères, ici rassemblés pour la première fois. En
effet, il s’agit de la toute première rencontre du guitariste John Russell
et du saxophoniste Stefan Keune, ici au sopranino et au ténor. À l’époque,
ce jeune nouveau-venu dans la scène improvisée venait de jouer et enregistrer
avec Paul Lytton et le contrebassiste Hans Schneider, présent ici (Loft
Stefan Keune Trio/ Hybrid 3 1992). Par la suite, Russell et Keune vont collaborer étroitement et nous laisser deux magnifiques CD's, Excerpts and Offerings/ Acta et Frequency of Use/ NurNichtNur. Paul Lovens et John Russell sont
des habitués du groupe Vario du tromboniste Günther Christmann. Hans Schneider et Lytton ont joué fréquemment avec le clarinettiste basse et souffleur
de sax sopranino Wolfgang Fuchs, disparu depuis. Il y a un peu de Fuchs chez
Keune. Mais ne jouent-ils pas « la même musique » ? Malgré l’acoustique réverbérante du Musée de
Bochum et en dépit du professionnalisme d’Ansgar Balhorn, preneur de sons réputé, l’enregistrement à la
fois dur et caverneux de ce superbe concert ne parvient pas à altérer la
fascination de cette musique improvisée collective. Elle l'amplifie même. On connaît la vélocité
légendaire de Paul Lovens et l’articulation quasi evanparkerienne et la puissance
mordante du sopranino de Stefan Keune et, en bonne connaissance de cause, nous
nous serions attendus à une foire d’empoigne étourdissante, une cavalcade
pétaradante. Mais il n’en n’est rien. Si Stefan Keune a tout le profil sonore du
hard-free (cfr Evan Parker avec Schlippenbach et Lovens), les deux autres
acolytes cordistes, par la nature de leurs instruments, favorisent le concept
de musique de chambre, connu par les brötzmanniaques sous l’appellation « english
disease ». John Russell joue exclusivement de la guitare acoustique et,
à cette époque, évoluait avec John Butcher et Phil Durrant dans leur trio
légendaire. Le contrebassiste Hans Schneider ne se commet jamais dans le hard
free, mais privilégie la qualité de timbre et la palette sonore détaillée de son
grand violon avec un superbe coup d’archet chercheur et découvreur de
sonorités. Et donc, s’étale devant nous un remarquable échange improvisé où chaque
improvisateur laisse aux trois autres l’espace et le temps de faire des
propositions et se met à intervenir / répondre alternativement en favorisant
des pauses silencieuses. Durant la première partie du concert, une longue suite
de 23:13 intitulée Stretchers, le jeu du saxophoniste au sopranino
est extrême dans l’aigu, chargé, vitriolique. Le guitariste joue des
harmoniques pastorales ou racle méchamment les cordes en suivant les volutes du souffleur
qui dépasse ensuite la tessiture de l’instrument dans des harmoniques fantômes.
Paul Lovens veille au grain avec des commentaires étouffés qui peuvent se
métamorphoser très épisodiquement en une multiplication de roulements secs rendus
possibles par les propriétés sonores des tambours chinois. La contrebasse ronronne
entraînant les acolytes vers plus de délicatesses, dispensant des descentes graveleuses
qui appellent des sons ultra aigus, crotales à l’archet du percussionniste et harmoniques extrêmes
de l’anche. Subitement la séquence s’arrête dans un échange vif percussion/ sax
qui enchaîne sur les tracés arachnéens forcenés du guitariste. L’aspect ludique,
la fluidité et la vivacité propulsent les sons dans une tournoiement contrôlé. Stop !
Lovens atterrit sur des détails infimes grattant et frottant un woodblock éborgné
et il s’ensuit des échanges en métamorphose permanente où chacun essaie avec
succès de superposer des modes de jeux très différents, mais complémentaires et
marqués par une forte indépendance de chaque improvisateur dans l’interpénétration des
sonorités individuelles. Le batteur relâche chaque fois la tension vers le quasi
silence, laissant l’initiative à ses collègues qui rivalisent d’esprit d’à-propos,
d’initiative et de quelques fantaisies impromptues. Après cette longue
improvisation, le quartet se concentre en des échappées plus brèves et concises.
Cuism dure 9:43, Drei (Trois) 4 :29 et With
a big stick 6:51. La musique de Cuism atteint d’autres horizons et
renouvelle l’atmosphère du concert en combinant différents ostinatos de manière
retenue laissant le saxophoniste placer de remarquables doigtés fourchus. Cette
séquence s’évanouit devant le jeu ténu et fantomatique de la scie musicale à l’archet
auquel répondent des sons métalliques improbables de Russell. On entend poindre
ci et là les lents et imperceptibles glissandos de la contrebasse, Schneider
saupoudrant les options les mieux choisies dans le flux du collectif avec un goût
sûr. Chaque improvisation collective a son caractère propre et distinct de la précédente
rendant légitime la publication de ce document rare qui transcende allègrement
sa relative qualité sonore enregistrée. Laquelle lui donne curieusement son aura
magique. L’âpreté et l’urgence du jeu de Keune sont renforcées par les
interventions soignées, méticuleuses et presqu’éthérées des trois autres. Quoi
qu’il se passe, nous avons à affaire à une qualité d’invention, une pureté d’intention
et une écoute mutuelle merveilleuses. Enregistrée à une époque où ce type d’approche
sonore épurée était marginale et encore quasiment inconnue en France, Espagne, Portugal, Italie etc... enregistrements
du début des années nonante à l’appui. Je songe aussi à Quintet Moderne qui
réunissait Lovens Harri Sjöström, Phil Wachsmann, Teppo Hauta-aho et Paul Rutherford
(Ikkunan Takaina / Bead Records). À plébisciter avec insistance. Surclasse de
nombreux enregistrements récents.
Mike Cooper & Mark Wastell Sound
Mirrors Confront Records Core 10
Mike Cooper est un guitariste plongé
dans le blues et la musique hawaïenne et avec une passion inassouvie pour l’improvisation
radicale. Il a joué longtemps avec The Recedents en compagnie de Lol Coxhill et
Roger Turner, références ultimes en matière de saxophone et percussion librement
improvisés. Il a aussi enregistré avec la chanteuse Viv Corringham à l’époque
légendaire et des gâteries pour le label Nato. Voici sa guitare lapsteel mâtinée
d’electronics confrontée avec le patron du label Confront, Mark Wastell, autre
fois chantre exclusif du lower case minimal réductionniste avec Rhodri Davies, Burkhard Beins et Simon H Fell. Aujourd’hui, Wastell a étendu sa palette sonore (paiste 32’’
tam tam, percussion, shruti box) et diversifié sa pratique musicale avec bonheur
à travers des projets inhabituels tout à fait réussis. La qualité de l’enregistrement
et de reproduction de Confront Core est optimale et d’autres enregistrements
publiés par ce label (Company de Derek Bailey, Paul Dunmall Sun Ship Quartet
plus, Benoît Delbecq et Mandhira de Saram, Max Eastley / Fergus Kelly/ Wastell)
font de lui une entreprise que je soutiens ardemment. Sound Mirrors fait
référence aux installations de détection des avions ennemis sur la côte britannique
avant la découverte des radars. Construits en béton, ces miroirs sonores géants
étaient munis d’un microphone en son centre et permettait d’entendre le vol d’avions
de combat à de nombreux miles à la ronde en combinant les différents sound mirrors
simultanément afin de deviner la situation et la trajectoire des escadrilles
ennemies. Sans doute, Wastell veut-il souligner l’importance fondamentale de la
prise de sons et du placement des micros quant à la raison d’être de sa musique.
Cette musique qui commence ici, planante (Abbot’s Cliff), se
distingue par une grande richesse sonore obtenue en frottant soigneusement le
tam-tam (gong métallique en français) à l’archet et en le percutant légèrement.
Le son lancinant de la guitare jouée à l’archet elle aussi, s’insère
admirablement dans les vibrations du tam tam. Un léger accent de blues s’échappe
tout en délicatesse. La combinaison des deux sensibilités opère et nous fait rêver
au bord de la falaise. Une manière de contrepoint irrésolu dérape et le son s’évanouit.
Fan Bay poursuit la narration et concentre notre attention sur d’autres
sonorités qui apparaissent formant un dialogue inhabituel. Au fur et à mesure,
la palette s’élargit, s’enrichit, se renouvelle tout comme la durée des pièces
s’allonge peu à peu (6 :00, 9 :05, 10 :30, 13 :18). L’apport
de l’électronique de Cooper intervient en osmose avec le jeu cristallin presque
modal de la guitare couchée et des timbres métalliques délicats de Wastell. On
se laisse à rêver, transporté par les volutes et glissandi de cette espèce de q’in
des grands espaces nord-américains.
Les deux musiciens n’hésitent pas à
explorer leur instrumentarium de manière radicale avec des drônes et des blip-glitchs
contrastés et presque noisy (Warden Point) qui s’achève en une
belle étude de sons seuls sur approx. deux notes et pas n’importe lesquelles. Chaque
nouvelle pièce apporte de belles choses comme cet écho de gamelan croisé au
likembé à la guitare. Surprises. Musique expérimentale éthérée du plus bel
effet, réalisée avec goût et finesse. Un très bon point pour Confront.
Peter
Evans Weasel Walter Poisonous ug Explode ug71
Connaissant la furia punk noise du batteur Weasel Walter (Flying luttenbachers) et son skronk free-jazz expressionniste destroy, je dois dire que ce Poisonous en duo avec le trompettiste Peter Evans est une belle surprise en matière de musique improvisée libre récente. Je dirais même que c’est un des plus remarquables enregistrements du trompettiste prodige dans la droite ligne imprévisible (et tortueuse) de l’improvisation libre. Batteur puissant et fort capable au niveau technique, Weasel Walter a trouvé la formule, les modes de jeux adéquats pour s’insérer dans le jeu très spécial, la dynamique complexe des contorsions extraordinaires qu’Evans fait subir à l’embouchure, à la colonne d’air et à ses lèvres, ici en re-recording. Tout comme le batteur d’ailleurs (Yellow Stainer). Cela débute avec une imitation de boîte à rythmes et klonk -tchak- ksss. Le premier morceau sonne comme du jazz d’avant-garde « braxtonien » le temps de s’échauffer et d’ouvrir l’album avec un point de référence évident pour l’écouteur occasionnel. Satan’s Boletus est un surprenant dialogue ludique où le batteur joue libre avec une belle dynamique en variant frappes, grattages, frottements parfois à la limite de l’envahissement de terrain. Mais son collègue tout en jouant la plupart du temps sotto voce avec un timing infernal se révèle à la fois inouï, subtil, extrême, frénétique, la terreur des trompettistes, en se concentrant sur le registre infra de l’instrument, c’est à dire, sans faire résonner le pavillon. Du Dörner survitaminé, pour simplifier. Sulfut Tuft est le comble de la musique noise qui n’agresse pas. Extrême par la grâce des micros et sans doute d’effets de prise de sons et d’amplifications. Aucune explication n’est d'ailleurs donnée, sauf que c'est mixé par WW. Musique brute. Parcours étonnant pour ce trompettiste exceptionnel. Même si le délirant Walter, un adepte remarquable du free drumming, en rajoute un peu, voire trop. Son sens du timing et des détails de frappe est tout à fait remarquable. Il y a une réelle fascination dans cette musique duelle. On y trouve une série de trouvailles sonores incroyables chez les deux protagonistes. Toutefois, la profusion sonore et l’attaque systématique unilatérale de la percussion émousse la virulence de la trompette. Et la réitération de figures percussives menées tambour battant recycle les mêmes hauteurs, accents, cadences, sons brefs, avec un manque de nuances, même si c'est époustouflant. Quand on réécoute Topography of the Lungs ou les disques clés de Paul Lovens, Paul Lytton ou Roger Turner, inspirations de ce batteur de rock converti à la free-music, on découvre qu’il y a chez eux des nuances, une dynamique, des niveaux de jeu qui apporteraient une aération et des modulations propices à faire de ce remarquable opus, un ouvrage incontestable. Cela dit je ne me priverai pas de ce document explosif : Peter Evans est absolument extraordinaire.
Connaissant la furia punk noise du batteur Weasel Walter (Flying luttenbachers) et son skronk free-jazz expressionniste destroy, je dois dire que ce Poisonous en duo avec le trompettiste Peter Evans est une belle surprise en matière de musique improvisée libre récente. Je dirais même que c’est un des plus remarquables enregistrements du trompettiste prodige dans la droite ligne imprévisible (et tortueuse) de l’improvisation libre. Batteur puissant et fort capable au niveau technique, Weasel Walter a trouvé la formule, les modes de jeux adéquats pour s’insérer dans le jeu très spécial, la dynamique complexe des contorsions extraordinaires qu’Evans fait subir à l’embouchure, à la colonne d’air et à ses lèvres, ici en re-recording. Tout comme le batteur d’ailleurs (Yellow Stainer). Cela débute avec une imitation de boîte à rythmes et klonk -tchak- ksss. Le premier morceau sonne comme du jazz d’avant-garde « braxtonien » le temps de s’échauffer et d’ouvrir l’album avec un point de référence évident pour l’écouteur occasionnel. Satan’s Boletus est un surprenant dialogue ludique où le batteur joue libre avec une belle dynamique en variant frappes, grattages, frottements parfois à la limite de l’envahissement de terrain. Mais son collègue tout en jouant la plupart du temps sotto voce avec un timing infernal se révèle à la fois inouï, subtil, extrême, frénétique, la terreur des trompettistes, en se concentrant sur le registre infra de l’instrument, c’est à dire, sans faire résonner le pavillon. Du Dörner survitaminé, pour simplifier. Sulfut Tuft est le comble de la musique noise qui n’agresse pas. Extrême par la grâce des micros et sans doute d’effets de prise de sons et d’amplifications. Aucune explication n’est d'ailleurs donnée, sauf que c'est mixé par WW. Musique brute. Parcours étonnant pour ce trompettiste exceptionnel. Même si le délirant Walter, un adepte remarquable du free drumming, en rajoute un peu, voire trop. Son sens du timing et des détails de frappe est tout à fait remarquable. Il y a une réelle fascination dans cette musique duelle. On y trouve une série de trouvailles sonores incroyables chez les deux protagonistes. Toutefois, la profusion sonore et l’attaque systématique unilatérale de la percussion émousse la virulence de la trompette. Et la réitération de figures percussives menées tambour battant recycle les mêmes hauteurs, accents, cadences, sons brefs, avec un manque de nuances, même si c'est époustouflant. Quand on réécoute Topography of the Lungs ou les disques clés de Paul Lovens, Paul Lytton ou Roger Turner, inspirations de ce batteur de rock converti à la free-music, on découvre qu’il y a chez eux des nuances, une dynamique, des niveaux de jeu qui apporteraient une aération et des modulations propices à faire de ce remarquable opus, un ouvrage incontestable. Cela dit je ne me priverai pas de ce document explosif : Peter Evans est absolument extraordinaire.
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