27 juillet 2021

Peter Kowald Quintet : Van De Locht Christmann Rutherford Kowald Lovens

FMP0070 Peter Kowald Quintet Peter Kowald Günter Christmann Peter Van De Locht Paul Rutherford Paul Lovens Corbett vs Dempsey.
https://www.corbettvsdempsey.com/records/peter-kowald-quintet/
Le son audio remixé et amélioré par Olaf Rupp :
https://destination-out.bandcamp.com/album/peter-kowald-quintet

Oolyakoo !! 14 janvier 1972. C’était l’époque de la bande à Baader. Une nation entière restait accrochée aux nouvelles télévisées avec inquiétude. Braquages et enlèvements se succédaient : la police et les enquêteurs étaient à la recherche des militants de la Rote Armee Fraktion. Signalement : des jeunes chevelus et barbus se déplaçant en station wagon cinq portes BMW à toute vitesse. Et donc la police allemande fut un jour mise sur la trace d’une BMW aperçue par d'honnêtes citoyens filant à tombeau ouvert sur une autoroute quelque part entre Frankfurt et la Bavière. La piste mena à une salle où cinq musiciens préparaient leur concert. Sommés de se rendre et de livrer leur identité, Peter Kowald, contrebasse, Paul Lovens, batterie, Günter Christmann, trombone, Paul Rutherford, trombone et Peter Van De Locht, saxophone alto, très interloqués par la maréchaussée, ne purent réprimer un grand éclat de rire. Fort heureusement, leur identité correspondait aux noms des artistes inscrits à l’affiche du concert. La BMW était celle de Günter Christmann quand il était un fonctionnaire et expert des propriétés foncières du Lander d’Hannovre et elle lui était indispensable pour rejoindre son service au lendemain d’une prestation musicale. Peter Van De Locht fut un de ces allumés du free et hurleur de saxophone dont la performance ici enregistrée devait le placer en première ligne parmi les légendes méconnues du free. Plus impressionnant que Kaoru Abe, par exemple. Il souffle à pleins poumons dans une dimension ultra-free : le timbre du sax alto est comprimé au maximum et explose comme des giclées de vitriol. Ses improvisations hallucinantes sont paradoxalement intelligemment construites en relation avec les passages obligés des deux trombones. Extraordinaire !! Ce quintet sax – deux trombones – contrebasse – batterie nous remémore celui d’Archie Shepp avec les trombonistes Grachan Moncur III et Roswell Rudd, Jimmy Garrison à la contrebasse et Beaver Harris à la batterie enregistré cinq ans plus tôt à Donaueschingen, en présence de Paul Lovens dans le public. Archie Shepp Live at Donaueschingen documente une des rares tournées d’un groupe de free-jazz afro-américain en Europe durant les sixties et eut une véritable influence à l’époque. C'était un des rares disques de free-jazz publié et distribué régulièrement en Europe par une compagnie importante, MPS Saba et il était dédié à John Coltrane. De ce point de départ qui semblait alors le point ultime du free convulsif « supportable » à bon nombre d’auditeurs grâce aux références au RnB et à la mélodie de The Shadow of Your Smile, le quintet de Kowald en écartèle tous les paramètres lyriques et rythmiques en malaxant sonorités et fréquences vers l’inconnu. On reconnaît déjà un Paul Lovens jeune, tant dans le solo de percussion qui débute à la 2’25’’ de Platte Talloere, le premier morceau, et que dans le duo qu’il enchaîne avec le trombone avant-gardiste de Paul Rutherford, ici (déjà) au sommet de son art. Platte Talloere est un jeu de mot en dialecte d’Anvers, où Kowald a résidé un temps certain : en quelque sorte, un plat « plat » du Plat Pays ou une assiette vide. À l’époque, obnubilé par Han Bennink, Lovens se faisait raser le crâne de très près comme son idole et on retrouve quelques figures percussives benninkiennes au fil de l’enregistrement.

Contrebassiste classique dans le domaine contemporain ayant joué du jazz moderne, Christmann a adopté le trombone pour pouvoir jouer du free-jazz. Son jeu expressionniste assez tonitruant d’alors est d’ailleurs un vrai régal et documenté aussi sur King Alcohol / Rudiger Carl Inc FMP0060, enregistré deux jours plus tôt, dans le même lieu à l’Akademie der Kunste, Berlin. Croiser sur sa route Paul Rutherford fut pour Günter Christmann une inspiration providentielle le mettant définitivement sur orbite dans son exploration méticuleuse et aérienne du trombone dans les années qui suivront. Durant ce concert, le génie sonore de Rutherford est éclatant et délirant et Lovens dialogue avec lui à deux reprises dans son style « Lovens » alors qu’il soutient les efforts expressionnistes de Christmann « à la Bennink ». Le solo de Rutherford qui clôture Pavement Bolognaise avec force harmoniques et vocalisations (démentiel!) laisse la place au alphorn de Peter Kowald en un jeu modal avec les deux trombonistes pour un final nettement plus lyrique, « folk imaginaire », si on veut. Peter Kowald a rassemblé fort heureusement ce groupe et conçu très adroitement le déroulement des opérations et de ses séquences. Platte Talloere est à cet égard un classique du genre : toutes les situations explosives ou implosives s’enchaînent comme dans un dessin animé et cela continue avec Wenn Mir Kehlkopfoperierte Uns Unterhalten. Cette phrase surréaliste nonsensique suggère qu’en opérant le larynx (sans doute parce qu’on a avalé l’assiette vide de travers), « nous » subvenons à nos besoins (de nourriture). Confirmé par le titre suivant : Pavement Bolognaise ! C’est vrai que nombre d’entre eux mangeaient de la vache enragée.

On peut dire que la musique du PKQ se situe au point d’intersection du free-jazz dans ce qu’il a de plus radical et de la pratique de l’improvisation libre, chacune des pièces étant mises au point au préalable en vue de stimuler la spontanéité. On appréciera la rage avec laquelle Kowald torture littéralement les cordes de sa contrebasse ou la délicatesse de son col legno en symbiose avec le percussionniste au milieu de Pavement Bolognaise qu’ils cuisinent comme des chefs. Cette contrebasse aboutira chez un de mes meilleurs amis qui la prêta ensuite à son coiffeur, lequel la laissa s’échapper du toit de sa voiture en allant essayer d’en jouer (sic !). Un album fantastique, non seulement parce qu’il rassemble des incontournables de l’improvisation libre de première grandeur, mais surtout par le fait que dans leur cheminement évolutif d’alors, ces jeunes musiciens ont mis un point d’honneur à mettre en boîte un monument d’énergie rebelle, de rage ludique et de surprise éclatée sur le temps d’un concert avec (aussi) une réelle musicalité et une logique confondante. On envahit un territoire inconnu, mais on ne s’égare jamais ! Cette suite démesurée dans sa folle énergie narre une histoire, une aventure, une traversée devant un public ébahi. Un must éphémère mais intégral !! La pochette est ornée de douze créations graphiques réalisées par des amis de Peter Kowald, dont Fritze Margull et Krista Brötzmann. Dire que j’ai réussi à égarer ma copie « 19 Mierendorfstrasse » il y a trop longtemps. Ah ! La jeunesse.

4 juillet 2021

Damon Smith Bass Duos with Peter Kowald,Joëlle Léandre, Bertram Turetsky/ Alan Davie - Tony Oxley / Gus Garside & Hervé Perez / Ed Jones & Emil Karlsen

Hello readers ! I had a surgical operation on my right hand on 7th july and then once it is OK , there will be another on my left hand. So this blog is in waiting for a little while.
Thanks for your patience !

Chers lecteurs, je viens d'être opéré de la main droite le 7 juillet et, une fois "guéri", je serai opéré à la main gauche. Donc, le blog est en attente jusqu'à ce que je puisse à nouveau "taper" sur le clavier.
Merci pour votre patience ! Ferai une liste des albums les plus marquants que j'aurai écouté.


Damon Smith Bass Duos 2000-2007 with Peter Kowald / Joëlle Léandre / Bertram Turetsky
https://balancepointacoustics.bandcamp.com/album/bpa3cd1-bass-duos-2000-2007

Triple compact de duos de contrebasses de Damon Smith avec Peter Kowald (Broken Mirrors 2000), Joëlle Léandre (2002) et Bertram Turetsky (2007). Balance Point Acoustics. BPA 3CD1
Hautement recommandable ! Réédition du premier album du label Balance Point Acoustics du contrebassiste américain Damon Smith avec Peter Kowald (Mirrors – Broken But No Dust BPA 001 – 2000) accompagné de deux autres duos de D.S. avec Joëlle Léandre et avec Bertram Turetzky. Le duo avec Léandre (2002) est un hommage à Peter Kowald et celui avec Bertram Turetzky, sans doute un autre hommage au rôle joué par Turetsky dans le développement de la contrebasse dans la musique contemporaine et son enseignement. En effet, ce contrebassiste américain (B.T.) a enseigné à de nombreux contrebassistes de renom comme par exemple Mark Dresser. Le fait que Damon Smith enregistre avec ces contrebassistes, disons, légendaires, va sûrement aider à créer l’intérêt pour sa démarche. Son duo Mirrors avec Kowald est à mon avis un classique et sa confrontation avec Léandre fait ressortir le meilleur de la grande Dame de la contrebasse. Quant à Toughtbeetle, le duo avec Bertram Turetsky, paru en single CD il y a un certain nombre d’années, il complète à merveille cette panoplie de jeux multiples et d’improvisations approfondies. Je n’en dis pas plus pour ne pas trop solliciter l’usage de mes mains douloureuses, promises à une très prochaine opération. Ils me restent mes deux oreilles pour me plonger dans ces merveilles du gros violon.

Tony Oxley / Alan Davie Elaboration of Particulars Confront records core 20
https://www.confrontrecordings.com/tony-oxley-alan-davie
https://confrontrecordings.bandcamp.com/album/elaboration-of-particulars


Confront Recordings et Mark Wastell ont encore frappé fort ! Un extraordinaire inédit du duo Alan Davie – Tony Oxley enregistré en 1977 /78. Ces deux improvisateurs pionniers avaient enregistré un album en duo : The Tony Oxley – Alan Davie Duo (the Alan Davie Music Workshop 005, LP réédité en cd par le label a/l/l de Helma Schleif et feu Wolfgang Fuchs. Un véritable must de la free improvised music des seventies. Pour mémoire, Alan Davie était un célèbre peintre abstrait impliqué dans le jazz moderne dès les années quarante et qui s’est distingué comme improvisateur d’avant-garde par la suite. Leur vinyle de l’époque est considéré comme un must. Ils ont eu l’occasion de se produire dans des galeries importantes lors des vernissages d’exposition et dans plusieurs salles de concert prestigieuses, la notoriété des deux artistes aidant fort heureusement. En effet, leur musique était alors extraordinairement innovante, Oxley transformant et modulant le son des cymbales, peaux et accessoires au moyen de l’électronique. Quant à Alan Davie, il subjuguait son auditoire au violoncelle, au sax sopranino et au piano assisté d’un ring modulateur. C’est cette formule d’Alan au piano, ring modulateur et quelques percussions et de Tony aux percussions électroniques qui intervient ici durant cette Elaboration de Particulars de (Particulars) I à VIII, chacun aussi passionnant l’un que l’autre. C’est un excellent exemple de la démarche électronique d’Oxley telle qu’elle apparaît dans son album Tony Oxley – Incus 8 dans lesquelles les morceaux en solo démontrent ses capacités créatives et sonores en mêlant l’utilisation de l’électronique par micro-contact pour déformer, transformer, métamorphoser le « souffle » de la vibration de la cymbale comme si l’air ambiant était fait d’une formule différente du N2-O2, agrémenté de CO2 et de gaz rares (argon, néon, hélium etc..). Le pianiste crée des contrepoints imaginaires au clavier en laissant des silences qui autorisent les déformations sonores inouïes d’Oxley. Comme le percussionniste l’a expliqué, c’est un peu l’influence du jeu amplifié bruitiste de Derek Bailey de la fin des sixties qui l’a amené à développer cette « électronicisation » de la percussion. J’informe qu’il n’y a pas de gadget et de boucle dans sa pratique, mais une recherche sonore hautement originale. Les traits caractéristiques de la percussion d’Oxley, une « atomisation » et ces simultanéités de timbres les plus divers surgissent ici concurremment à des silences expressifs de chacun d’entre eux. Alan Davie n’est pas en reste pour transformer le son du piano avec ring modulateur. On est autant impliqué dans le dialogue, que le sens du contraste, une dimension bruitiste radicale (pour l’époque) et cette insistance sur l’aspect « cadavres exquis ». Les changements de registres, de dynamiques fonctionnent dans une très efficace discontinuité. Un jour, je me suis retrouvé en tête à tête avec le tromboniste et violoncelliste Gunter Christmann, un pionnier de l’improvisation libre sans concession. Il n’a pas hésité à me désigner l’album en duo susmentionné (the Tony Oxley – Alan Davie Duo / ADMW 005) comme un enregistrement de référence, exceptionnel et exemplaire à plus d’un titre. C’est dire. Incontournable.

Gus Garside & Hervé Perez The Unexpected Visitor 577 Records

https://orbit577.bandcamp.com/album/the-unexpected-visitor


Le label US 577 s’ouvre aux improvisateurs britanniques, qu’ils soient de Londres ou d’autres villes comme Brighton (Gus Garside) ou Sheffield (Hervé Perez). On avait repéré le saxophoniste Hervé Perez dans la mouvance du label Discus de Martin Archer et le bassiste Gus Garside dans le Trio ARC en compagnie de la violoniste Sylvia Hallett et du violoncelliste Dany Kingshill, un remarquable trio à cordes, coupable de deux albums très réussis pour SLAM (Out Of Amber) et Emanem (The Pursuit of Happiness). Comme j’ai un faible pour l’improvisation libre exclusivement « entre cordes », j’avais déjà Gus Garside à la bonne. Cet Unexpected Visitor est plutôt du côté jazz libre dans un magnifique dialogue entre la contrebasse puissante et charnue sans chichi de G.G. et les spirales subtiles du sax ténor d’Hervé Perez dans les arcanes des modes et des possibilités mélodiques qui en découlent. C’est l’impression que l’on peut avoir si on écoute au hasard des plages. Mais dès le n°2, The Seeker, l’archet explore les textures, les timbres, les frottements avec des harmoniques alors que le souffleur sollicite la colonne d’air en la faisant trembler en retenant son souffle au bord de l’implosion. De cette approche parcimonieuse, naît une histoire, une narration de boucles en escaliers qui montent et descendent une gamme mystérieuse, avec un lyrisme intérieur propre à l’écriture spontanée d’un poème. De son excellente technique et de sa connaissance des structures musicales, Hervé Perez crée un univers chaleureux et introspectif autour de liens mélodiques subtils, tirant parti de chaque couleur propre aux intervalles sans à-coup, la surprise se révélant une fois le rêve estompé. Qu’il lui livre discrètement un écrin ou qu’il s’agite à frictionner les cordes sur la touche en zig-zags énergiques (03 The Lover), le jeu profond et la pensée musicale de Gus Garside s’applique à démultiplier ses propositions afin d’enrichir la palette collective du duo, les occurrences du développement musicales, les options qui alimentent inlassablement, l’intérêt de celui qui écoute, médite, s’émerveille. Si le souffleur semble être le guide, le navigateur, son acolyte tient intelligemment le gouvernail. On dira que leur propos ne se situe pas dans le domaine de l’improvisation libre extrême (encore qu’il y a un beau développement de drones en 05). On ajoutera qu’il y a là un souci d’aller jusqu’au bout d’une démarche en essayant de se surpasser créativement dans l’empathie, l’écoute mutuelle et la mise aux jours de belles connections et de perspectives élargies. Il suffit d’entendre les sauts de registre du sax ténor aigu-grave dans l’ordonnancement hasardeux des méandres modaux et le bourdonnement des cordes dans l’âme boisée de la contrebasse et des doigts puissants par-dessus ou sous la touche. Quand chaque morceau se termine, les premiers sons du morceau suivant de l’album offrent une complicité entre ce qui vient d’être joué et ce qui va suivre. Une évolution en lent crescendo au niveau de l’énergie et du nerf. Une planification naturelle qui me semble spontanée, vitale, dans la suite des improvisations. Car, oui, finalement, il y a quelque chose d’inattendu qui opère à l’écoute des pièces de The Unexpected Visitor, tant cette démarche qui semble au départ logique se renouvelle sans faiblir en marquant des points, des bonus, des recoins régénérateurs. Comme l’indiquent les dix titres enregistrés ici, les deux comparses sont à la fois, le cuisinier, le jardinier, l’amoureux, le fabricant, l’enseignant, le gardien etc….

Ed Jones & Emil Karlsen From where light falls FMR CD610-0321
https://emilkarlsen.bandcamp.com/album/from-where-light-falls


Ed Jones est un excellent saxophoniste ténor qui avait enregistré avec John Stevens, le bassiste Gary Crosby et le trompettiste Byron Wallen il y a presque trente ans (New Cool – the Jazz Label rééd. Emanem). Un petit bijou freebop, tellement réussi que c’est le seul album « jazz » de Stevens jamais publié par l’exigeant et sélectif Martin Davidson, mentor exclusif du batteur disparu et patron du label Emanem. C’est dire ! On retrouve dans ce magnifique duo toutes les qualités distinctives d’Ed Jones en complète communion avec un jeune percussioniste norvégien installé à Londres, Emil Karlsen. J’ai chroniqué très positivement son très remarquable duo avec Phil Durrant à la mandoline (Grain / Noumenon) et je ne taris pas d’éloge pour ce remarquable dialogue en duo qui vaut à mon avis largement la musique du duo d’Eddie Prévost et Lou Gare avec les mêmes instruments (AMM – To Hear and Back Again/ Matchless), le plus « jazz » des albums d’AMM. On est dans la zone du jazz libre qui crée ses propres références en approfondissant une voie précise jusqu’au bout, sans lasser la moindre seconde. Ed Jones est un styliste distingué, un poète du sax ténor au son velouté qui construit et déconstruit son/ le langage de l’instrument en connection parfaite avec les frappes décalées, subtiles, au bord du minimalisme d’Emil Karlsen, un batteur percussionniste à suivre à la trace. Question de potentiel, de pensée musicale, de respiration, d’équilibre funambule. Pas d’emballement à l’emporte-pièce énergétique, mais un travail ciselé, minutieux, spontané (bien sûr). La conjonction des deux pratiques créent une identité remarquable entre cents. La qualité du dialogue confère à leurs musiques du mois de novembre (Part 1-2-3) et du mois de décembre (Part 1-2-3-4)une grande beauté. Il faut attendre la part 3 de décembre , soit le sixième morceau, pour entendre les morsures, les sonorités acides et un trop plein d’énergie qui se fait jour. Stop : j’ai mal aux mains !