26 novembre 2025

Sabu Toyozumi, Sainkho Namtchylak, Masashi Harada/ Jaap Blonk Damon Smith et Michael Zerang / Chistian Marien Quartet w. Jasper Stadhouders Antonio Borghini & Tobias Delius/ Jasper Stadhouders & Jaap Blonk

Song For Leluhur Sabu Toyozumi, Sainkho Namtchylak, Masashi Harada Creative Unit w Kosei Yamamoto & Noriko Terukina Chap-Chap Records CPCD 030-031
https://chapchaprecords.jimdofree.com/sabu-sainkho-creative-unit-live-at-mai-2024/
https://chapchaprecords.bandcamp.com/music

Song for Leluhur signifie Chant pour les Ancêtres. Dans les cultures asiatiques telles que celles du Japon, de la Chine ou de Sibérie, le culte des ancêtres est prépondérant. De même, ces civilisations d’Extrême Orient ont maintenu des expressions musicales très anciennes vivantes jusqu’à nos jours. Sainkho Namtchylak est une chanteuse originaire de Touva, une République de la Fédération de Russie contiguë à la Mongolie avec une culture musicale liée au chamanisme, principalement la musique vocale. Cette musique vocale utilise des techniques expressives considérées en Occident comme étant alternatives, comme par exemple l’utilisation des harmoniques et de la technique diphonique que le peuple Touvin partage avec ceux de Bouriatie et de Mongolie. Après avoir évolué dans le free jazz de Russie d’Europe (Vladimir Tarasov et le groupe Tri-O), Sainkho Namtchylak a émigré en Europe et travaillé avec Peter Kowald, publié un album solo pour le label FMP et gravé un CD duo avec Evan Parker. Nous la découvrons ici dans le contexte asiatique avec le batteur vétéran Yoshisaburo « Sabu » Toyozumi et le pianiste – percussionniste – danseur Masashi Harada. Sabu a tourné et enregistré avec le who’s who de la scène improvisée internationale : Leo Smith, Brötzmann, Bennink, Bailey, Rutherford, Kowald, Mengelberg, Masahiko Satoh, Tristan Honsinger, Mats Gustafsson, John Russell. Il a aussi fait partie de l’AACM lors d’un séjour prolongé à Chicago en 1971. Masashi Harada a travaillé avec Cecil Taylor, Malcolm Goldstein, Joe Maneri et dirigé son propre Condanction Ensemble à Boston (2 CD’s Emanem).Sainkho et Sabu (et sans doute aussi Masashi) ont en commun un intérêt profond pour la spiritualité et une forme de dévotion liées à leurs cultures et leurs traditions respectives, tout en étant des esprits libres ouverts sur le monde. Cet aspect des choses revêt une importance particulière dans ce projet.
En outre, ils sont tous trois des artistes graphiques comme on peut le voir dans l’excellent livret inséré dans ce magnifique double CD. Song For Leluhur contient des enregistrements de trois concerts : les morceaux Disc 1-1 et Disc 2-1 – 2-5 les 23-24 octobre 2024 à Kure City, Hiroshima et les morceaux Disc 1-2 – 1-4 le 26 octobre 2024 , Gallery MAI, Hofu City, Yamaguchi. Dans ce troisième concert à Hofu City deux autres artistes renforcent l’équipe : la musicienne Noriko Terukina experte et enseignante de musique traditionnelle indonésienne , ici au gender wayang, gangsa et gong pule et le souffleur Kosei Yamamoto au saxophone et à la flûte de bambou. Veuillez noter que Noriko Terukina a enregistré au vibraphone avec Makoto Kawabata et Acid Mother’s Temple. Le premier morceau du CD1 s’ouvre sur The Sunset of Kure Port avec Toyozumi, Namtchylak et Harada, celui-ci jouant des percussions métalliques additionnelles (non créditées sur la pochette) alors que la chanteuse et le batteur (Sabu T.) impriment leur marque en duo « parallèle ». En effet, la chanteuse chante à toute voix avec un son nasal prononcé et un timbre extraordinaire issu de la tradition vocale de l’Altaï où les vocalistes font concurrence aux vents sifflant entre les pics rocheux de cette chaîne qui sépare Touva de la Mongolie. Chacun suit son chemin, le batteur faisant osciller ses frappes sur les peaux et les vibrations des gongs en toute liberté alors que la voix hantée de Sainkho évolue par-dessus les pulsations majestueuses telle un oiseau esprit magique et cela durant 22 minutes. La capacité de la chanteuse à s’exprimer de la sorte en faisant évoluer graduellement son expression, les intervalles des modes et le contenu mélodique est vraiment impressionnante pour une telle durée. Sur tout ce CD1, il faudra attendre les deux derniers morceaux (n°4) pour entendre Masashi Harada jouer (très bien) du piano. S’il intervient, c’est dans doute aux percussions, ce que je crois entendre à certains moments.Le deuxième morceau du CD1 documente la rencontre de Sainkho avec les deux invités du concert de Hofu City sous le titre Song For Shoko qui marque un contraste intimiste et recueilli avec l’improvisation précédente. La chanteuse hulule doucement face au son délicat de la flûte de Kosei Yamamoto et les interventions discrètes de Noriko Terukina au métallophone javanais. Une atmosphère pastorale se répand créant une toute autre dimension, tout à fait introspective. Les deux morceaux suivants Yontaro, Cha, Kinchan (10:44) et Fierce Animal Squat (17:59) rassemblent les cinq musiciennes-musiciens dans deux belles tentatives de collaboration, étendant la palette du quintet où la voix de Sainkho se craquèle, se tord alors que Noriko et Kosei ou Harada vocalisent et que fuse les aigus de la flûte de bambou par-dessus les martellements ondoyants et les friselis de cymbales du batteur. C’est le moment choisi pour cet excellent pianiste qu’est Masashi Harada de s’introduire adroitement dans le dispositif en créant une trame tout en dissonances, intervalles décaphoniques et une dynamique contrôlée en dents de scie. Sabu et lui augmente la tension dans un remarquable crescendo où la voix de Sainkho Namtchylak mute comme une furie créant des sons agressifs, croassant dans des incantations hallucinantes où sa le timbre de sa voix se fissure et se fragmente de toutes parts dans un feuilleté sonore semblable visuellement à celui d’ardoises ou de verres fracassés. Effrayant ! Mais la tension tombe très vite pour laisser la place à un dialogue collectif où chaque musicien est entendu dans un rapport d’égalité et d’interaction sonore y compris la flûte de bambou.
Le final du CD 1, est régi au début par le dynamisme du pôle percussion – piano de Sabu et Masashi dialoguant dans une multiplication de pulsations, cascades de frappes et ostinatos mouvants et multiformes au clavier agissant comme un exorcisme vital avant que résonne la voix mélodieuse et intimiste de Sainkho et le souffle recueilli de l’orgue à bouche « sho » de Kosei noués dans une comptine oscillante où se mêle petit à petit interventions vocales (Harada ?) sifflantes ou percussives des collègues. On appréciera la variété rythmique du jeu de Sabu Toyozumi dans ce contexte et la sensibilité de tous. Dans le CD2 et suite du concert de Hiroshima, c’est le pianiste Masashi Harada qui conduit la musique du trio avec un style moderniste free épuré, perlé dont il aime a répéter certaines notes et auquel fait écho les frappes variées de Sabu Toyozumi. La chanteuse élance sa voix dans un lyrisme extraordinaire, la coloration des voyelles en mutation constante à la fois hiératique, réservée et expressionniste. Sa capacité à moduler sa voix en altérant et modifiant chaque instant de son émission sur la moindre vocalise est impressionnante et semble sans effort malgré toute l’énergie que ce chant forcené requiert pendant que le pianiste poursuit son improvisation avec la plus grande précision. C’est sur le souffle de la respiration et les outrances vocales de Sainkho et Masashi que débute les 9 minutes de 2/ Torachan Ponsuke sans qu’on puisse parfois déterminer lequel des deux chantent ce qu’on entend alors que le pianiste toujours en activité au clavier poursuit un chemin improvisé avec variations d’intensité avec de superbes dissonances lequel structure tout le morceau amenant la voix irréelle, voilée et délicate de la vocaliste dans un échange intimiste qui se termine par des sauts de glotte aigus signés Sainkho. Deux improvisations plus courtes, Song for Yukko (5 :40) et Rotate the Shell (5 :57) nous font découvrir le duo de Sabu et Harada, le premier avec l’un à la batterie et l’autre aux percussions, dont un vibraphone et à la voix, dans un échange spacieux et nuancé, la qualité du dialogue se traduit par une belle mise en commun des ponctuations, accents, pulsations et rythmes dans une remarquable dimension orchestrale. Excellent, surtout que Masashi se plie intelligemment à la manière percussive de Sabu, toujours reconnaissable. L’intérêt de cette suite d’enregistrements réside aussi dans les changements de combinaisons instrumentales et de registres sonores.
Dans 4/ Rotate the Shell, c’est un très actif duo piano – batterie qui s’impose durant le quel il arrive que le pianiste intervienne de la voix comme un véritable alien avec une tessiture de contre ténor – alto fantasmagorique. Le batteur se déchaîne avec une multiplicité de frappes, roulements free et fracas de cymbales. Pour le finale Family Mako, Fukko & Mami (13:14) , le trio qui a débuté le double CD (Sabu Sainkho et Harada) parvient à une réelle fusion des énergies dans une dimension lyrique chauffée à blanc, Sainkho donnant toute sa mesure dans tous ses registres que ce soient les plus intimes, les plus extrêmes , l’improvisation collective traversant différents affects, avec autant de nuances et de subtilité. On entend aussi Harada et Sainkho vocaliser ensemble de manière intéressante. Se révèle aussi la plénitude du jeu à la fois savant et intuitif de Masashi Harada dans un dosage habile des moindres notes, des subtils ostinatos : il joue ce qui doit être joué dans l’instant laissant l’espace et le temps disponible pour que ces collègues puissent intervenir librement. Il y alors un sens de la communication irrévocable entre chacun d’eux et une intégration collective de leurs aspirations sthétiques et inspirations musicales.
Pour résumer il s’agit d’une magnifique pérégrination musicale collective où rien n’est donné et tout est à trouver au fil de 105 minutes intenses et imprévisibles dans les quelles les improvisatrices- teurs coexistent dans leur quête sans faillir un instant à leurs idéaux.

Jaap Blonk Damon Smith et Michael Zerang Improvisors Kontrans 372
https://jaapblonk.bandcamp.com/album/blonk-smith-zerang

Jaap Blonk est un vocaliste poète sonore réputé et extrêmement doué, adepte de Kurt Schwitters. Il a fini par s’adonner à l’improvisation libre en compagnie d’improvisateurs devenus par la suite incontournables. Il y a plus de trente ans on découvrait de nouveaux musiciens dont le saxophoniste Mats Gustafsson. En 1996, Jaap Blonk enregistre un des premiers CD’s de sa série Improvisors (Kontrans n° 143) avec Gustafsson et le percussionniste Chicagoan Michael Zerang, un moment mémorable. Sa démarche allait alors dans une tout autre direction que celle de son collègue Phil Minton. La même année 1996, le cd First Meetings confirmait son extraordinaire talent vocal et expressif avec le violoncelliste Fred Lonberg-Holm et Michael Zerang à nouveau (BUZZ - ZZ6002). On retrouve ici Michael Zerang et Blonk avec le contrebassiste Damon Smith avec qui Blonk a déjà « chanté » à plusieurs reprises en Europe et aux USA (par exemple North of Blanco avec Chris Cogburn et Sandy Ewen en 2014 et JeJaWeDa pioneer works vol.1 avec Jeb Bishop et Weasel Walter, tous deux sur Balance Point Acoustics). J’ai mis le mot « chanté » entre guillemets car tout l’art de Jaap Blonk réside dans le contexte principal de la poésie sonore où la bouche, la voix, les cordes vocales, lèvres etc … émettent exclusivement des sonorités quelles qu’elles soient pour créer une forme de poésie proche de l’art « abstrait » au niveau sonore, bruitiste à l’écart du langage lui-même et du chant musical. Cette invention délirante est livrée à avec une facilité d’émission vocale et une articulation de la voix transcendante, acrobatique et surréaliste. À cette acception de poésie vocale pure, il faut aussi ajouter que l’art de Jaap Blonk consiste à inventer des « phrases » construites avec des langages imaginaires et une diction tout à fait particulière qui lui appartient en propre. Car, on reconnaît sa voix, son approche sonore, ses bruissements vocaux, ses inventions phoniques immédiatement : « c’est du Jaap Blonk » et de nombreux éléments distincts de sa vocalité se différencient très fort de ceux de Phil Minton et des miens. Alors, on appréciera toutes les inventions ludiques de Damon Smith et de Michael Zerang, y compris l’électronique de Blonk. Smith et Zerang créent adroitement des paysages sonores audacieux en adéquation avec l’esprit même de la démarche de Jaap Blonk dans l’esprit de l’improvisation libre collective où chacun travaille pour le bien commun en étendant chaque morceau dans d’autres occurrences sonores évolutives. J’ajoute aussi que Damon Smith est devenu même un collaborateur proche de Jaap Blonk en travaillant et enregistrant Hugo Ball: Sechs Laut-Und Klanggedichte, 1916 [Six Sound Poems, 1916] publié par le label de Smith, Balance Point Acoustics. Hugo Ball (1886-1927) est un poète Dada eu des fondateurs de ce mouvement, connu pour avoir inventé ce qu'on décrira plus tard comme étant la poésie sonore.
Je recommande évidemment ce nouveau CD Improvisors en trio surtout si vous n’avez aucun album documentant le rare travail de ce vocaliste hors norme dont vous pourrez découvrir les nombreuses facettes via son label KONTRANS https://jaapblonkkontrans.bandcamp.com/. J’ajoute encore que Damon Smith est devenu un contrebassiste incontournable dans la scène free U.S. en compagnie de Joe McPhee, Birgit Ulher, John Butcher, Peter Kowald, Joëlle Léandre, Roscoe Mitchell, Wolfgang Fuchs, Peter Evans) et que les collaborations de Michael Zerang comptent des duos passionnants avec les percussionnistes Hamid Drake et Raymond Strid, des albums avec Axel Dörner, Fred Lonberg- Holm, Peter Brötzmann, Mats Gustafsson, Joe Mc Phee, Elisabeth Harnik, Dave Rempis, Sophie Agnel, etc… et ce remarquable "IMPROVISORS" offre un autre aspect décloisonnant de leur pratique musicale.

Christian Marien Quartett avec Tobias Delius,Jasper Stadhouders,Antonio Borghini Beyond the Fingertips MarMade Records MMR 003
https://christianmarienquartett.de/

Batteur accompli impliqué dans la scène de la musique improvisée, Christian Marien a développé un remarquable duo avec le tromboniste Matthias Müller depuis de nombreuses années : Superimpose. Mais il affectionne de jouer une musique versée dans le swing avec un sens du risque et de l’invention. Après avoir collaboré avec de nombreux collègues dans plusieurs groupes estampillés « avant – jazz » , il crée enfin son propre quartet avec un team vraiment passionnant. Le contrebassiste Antonio Borghini a enregistré avec Anthony Braxton et fait partie de nombreux groupes en Italie (Eco d'Alberi) et à Berlin où il réside. Le saxophoniste ténor Tobias Delius a tourné et enregistré avec son propre quartet dont le batteur n’était personne d’autre qu’Han Bennink et le violoncelliste Tristan Honsinger. Le guitariste Jasper Stadhouders fait partie de Made To Break un groupe proéminent de Ken Vandermark et Christoph Kurzmann où il joue de la basse électrique. C’est à la guitare qu’on l’entend dans ce deuxième album du Christian Marien Quartet après leur précédent How Long Is Now (MarMade MMR002). Même si je suis un inconditionnel de l’improvisation libre radicale, je suis toujours resté un fan de jazz de ce côté-ci de l’innovation, de la bonne humeur et/ou de la prise de risque. Après avoir été un fanatique des quartets « swinguants » de Braxton de la grande époque, j’ai découvert avec grand plaisir le quartet Die Entaüschung de Rudi Mahall, Axel Dörner, Jan Roder et Michael Griener (qui l’a remplacé ?) qui dans cette catégorie « jazz » est mon préféré. Mais, je vous assure, je ne vais pas bouder mon plaisir. Ces quatre-là non seulement swinguent, mais surtout ils n’hésitent pas à empiler idées folles ou saugrenues et des emboîtements de thèmes et d’arrangements imaginatifs parsemant leurs trouvailles de solos cascadants, rafraîchissants et enjoués. Le jeu empressé et énergique du guitariste peut se tendre au maximum et déraper ou se joindre aux ponctuations du saxophoniste atypique qu’est Tobias Delius. S’il joue aussi bien que les sax ténors propres sur eux du post-bop « ou contemporain » inspiré ou mainstream, Tobias a un abatage farfelu de bon aloi, .. un vrai poète inspiré. Idem à la clarinette pour laquelle il se révèle aussi atypique et faussement mélancolique. Toutes les compositions de Beyond The Fingertips sont signées Christian Marien et enchâssées dans deux longues suites durant respectivement 16:09 et 17:00 qui n’excluent pas différents modes de jeux hors tempo ou avec des tempi peu orthodoxes et un panachage intensif de de rythmes chaloupés, ternaires déboîtés, changements de cadence humoristiques ou inspirations swing à l’ancienne. Impossible de situer exactement lorsqu’une des huit compositions commence et finit dans ce pandémonium. Ça joue, ça se cabre et cela prend du bon temps sans prétention, mais avec un talent vraiment collectif et un esprit un tant soit peu délirant.

Jaap Blonk & Jasper Stadhouders JAJAA ! improvisors Kontrans 272 https://jaapblonkkontrans.bandcamp.com/album/jajaa

Enregistré à Amsterdam en May 2025 par Jasper Stadhouders, ce dernier compact offre une belle lisibilité du travail vocal sonore de Jaap Blonk auquel il mêle une électronique sauvage et à fleur de peau. En effet, son acolyte, le guitariste Jasper Stadhouders joue de la guitare plutôt noise parfois minimaliste et introspective ou... inattendue en laissant le champ libre au vocaliste sur l'autre canal stéréo. Les titres s'intitulent Horplokta, Ederkonjou, Ruhomkerlog, Ajaarspook Sujes, Drarap Ondok et Jajadelots et la durée atteint les 48 minutes. L'invention verbale dadaïste de ces titres tire sa substance de la philosophie esthétique de la poésie sonore dont l'univers poétique est fait de sons vocaux, bruits de bouche, mots et phrases inventés de toute pièce à l'écart de toute signification sémantique, logique et de la théorie musicale. Comme je l'indique plus haut, Jaap Blonk a un talent vocal expressif exceptionnel dans l'art de trouver toutes les ressources possibles au niveau de la bouche, de la cavité bucale, de la respiration et des cordes vocales, des intonations et de l'articulation des mots et de la voix, sans qu'on puisse penser à un démarche de chanteur musicien en soi. En outre, on entend souvent ici que sa démarche életronique semble être véritablement une extension parfois affolante de son expression vocale. Je pense que Jasper Stadhouders, connu comme guitariste de "free-jazz" cadre ici finement avec la démarche du vocaliste et ne surjoue jamais. Il n'y a pas un "solo" de guitare ici comme dans le jazz ou le rock, voire le free-jazz, mais plutôt une attitude ouverte aux sons, aux bruits qui parlent d'eux-mêmes, à la démarche expérimentale immédiate. Le duo fonctionne bien, un peu au-delà de la musique improvisée pointilliste et dans un univers bruitiste non conventionnel. À glaner, des trouvailles sonores dans un no man's land esthétique

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