Computation Intensive Spontaneousness True Stomach of A Bird Ulf Mengersen Lina Allemand Kamil Korolczuk Citystream CYTCD0010
https://ulfmengersen.bandcamp.com/album/computation-intensive-spontaneousness
Un trio contrebasse (Ulf Mengersen) trompette (Lina Allemand) et synthé modulaire et bandes magnétiques (Kamil Korolczuk). 12 improvisations, courtes pour la plupart. Ulf Mengersen a déjà laissé quelques bonnes traces enregistrées. Il fait partie de The Chemical Expansion League avec l’improbable Adam Bohman aux objets amplifiés et ses deux collègues parmi les plus proches, les saxophonistes Sue Lynch, ici aux sax ténor, clarinette et flûte, et Adrian Northover crédité alto et soprano, wasp synthesizer et autoharp. Comme tous les groupes d’Adam Bohman, les titres farfelus des morceaux sont de sa plume : leur dernier CD s’intitule Salute Rabid Raspberry et il y est question d’une Armed Rhubarb Rhumba Visiblement, Ulf Mengersen a une inspiration similaire : on entend une Stereo Based Inflamation ou une Sound Border Patrol. Parenthèse fermée et en avant la musique ! Celle-ci démarre un peu bruyamment dans les 3:18 de New Village Pharmacists, mais au fil des pièces suivantes, l’inspiration évolue pour un mieux et atteint un excellent niveau de jeu, d’invention, de cohésion du trio, une dose de folie. La trompettiste Lina Allemand se bonifie d’une plage à l’autre requérant de nouveaux sons en étendant les techniques de souffle et de bruissement de sa trompette. Kamil Korolczuk au synthé modulaire fait plus qu’honorer l’instrument, il en divulgue graduellement les propriétés plastiques et soniques de manière orginale. Comme il le fait adroitement avec des musiciens aussi compétents qu’Ernesto et Guilherme Rodrigues et Floros Floridis dans Xafnikes Synantiseis (Creative Sources), le contrebassiste Ulf Mengersen s’intègre adroitement dans le trio, complétant intelligemment le propos des deux autres et conférant la densité sonore et le feeling qu’il se doit pour placer le trio sur orbite. S’il y a déjà plusieurs trouvailles, les derniers morceaux sont gagnants quelques soient leur orientation ludique et l’ambiance sonore. Comme ils le disent, ils se veulent non conventionnels à tout point de vue et inclassifiables ! C’est réussi.
Une question : il y a un album avec Adam Bohman où figurent des titres à coucher dehors « d’inspiration bohmanesque » et qui ne sont pas de sa plume (j’en suis témoin !). Et donc, la question est la suivante : lequel des albums des groupes dans lequel Adam Bohman joue et dont les titres des morceaux ne sont pas de sa plume ? Celui qui trouvera le premier la bonne réponse recevra gratos un CDR rarissime d’un groupe favori d’Adam Bohman. Bonne chance ! Pour m’atteindre par courrier, il suffit de répondre sur ma page Facebook ou de demander à un musicien de vos amis de vous filer mon contact.
Xafnikes Synantiseis Floros Floridis Ernesto Rodrigues Guilherme Rodrigues Ulf Mengersen Creative Sources CS819CD
https://ernestorodrigues.bandcamp.com/album/xafnikes-synantiseis
« Musique de Chambre » à l’abord grave et austère, mais aussi ludique, soyeuse, pleine de fictions, lyrique, expressive avec une science harmonique et une maîtrise exceptionnelle des voicings des cordes d’un point de vue harmonie, dissonances, spectralisme et … une énergie faite de bourrasques, grondements et soubresauts pointillistes ou un hiératisme classique contemporain pour ouvrir les débats. Adjoindre une clarinette « free », qu’elle soit en mi-bémol ou contrebasse avec l’alto (violon « alto »), le violoncelle et la contrebasse et l’intégrer, l’accorder aussi bien au sein du trio à cordes est une belle idée qui tombe sous le sens. Mais nous offrir une réussite d’une telle envergure, d’une telle qualité, avec autant de sensibilité est un bel exploit musical. S’il y a de toute évidence un savoir-faire qui provient du classique contemporain, les quatre musiciens, Floros Floridis aux clarinettes, Ernesto Rodrigues à l’alto, son fils Guilherme au violoncelle et Ulf Mengersen à la contrebasse ont cette capacité d’inventer immédiatement chacune des 6 improvisations avec force détails, un sens du timing époustouflant, une invention sonore toujours renouvelée, une alternance dans les actions individuelles séparées par des silences de l’un ou l’autre des cordistes sans qu’on devine qui que quoi. Compositeurs de l’instant et découvreurs de sonorités qui s’intègrent adroitement dans une véritable dimension orchestrale. En suivant attentivement chacun des six morceaux à la file, vous découvrirez une variation parfois radicale dans les formes, les cas de figures, les procédés compositionnels nés de l’action et du jeu, les textures les plus diverses, du vif éclair au languissant, de superbes oscillations de fréquences et d’harmonies stochastiques qui sont ressenties par les mouvements du corps et l’extrême sensibilité des musiciens et les déconstructions « conflictuelles » des paramètres de la musique écrite où notre clarinettiste hoquète, growle, s’écrie, rage... Tout cela dans une suite ou chacun des six morceaux gravite ou flotte dans un univers focalisé avec précision par une intention musicale très particulière, mais non préméditée. Du très grand art ! Pour un superbe clarinettiste tel que Floros Floridis, la paire des Rodrigues est à la fois un challenge et une bénédiction avec la complicité de Mengersen. Ils partagent de nombreux affects expressifs avec une grande subtilité qui s’impriment magnifiquement dans les moindres nuances de leurs jeux respectifs. Floros Floridis est un des clarinettistes parmi les plus compétents avec une subtile saveur hellénique, aussi saxophoniste et toujours adapté dans les différents groupes auxquels ils participent (pour rappel Paul Lytton, Louis Moholo, Gunther Sommer, Peter Kowald, Okay Temiz). Creative Sources a publié en son temps l'excellent album Penetralia du trio GRIX avec Floridis, Antonis Anissegos et Yorgos Dimitriadis. Ulf Mengersen navigue à vue et fait exactement ce qui doit être joué au bon moment en s'intégrant excellement dans cette équipe haut de gamme. Xafnikes Synantiseis est aussi une œuvre à dimension humaine, existentielle et prodigieuse de musicalité.
Tous, tous, tous convergez vers https ://ernestorodrigues.bandcamp.com , l’île portugaise aux trésors phoniques et sonores.
Nathalie Peters & Sebi Tramontana live at Frequenze Libere DDD
https://digitaldddd.bandcamp.com/album/sebi-tramontana-natalie-peters-live-at-frequenze-libere
https://nataliepeters.ch/2024/10/18/cd-release-sebi-tramontana-and-natalie-peters/
Le tromboniste Sebi Tramontana aime à vocaliser joyeusement dans son trombone et sa sonorité découle du jazz swing décontracté qu’il distend et éclate avec des effets de souffles, des glissandis et aigus jouissifs, des bruitements colloquiaux, chaleureux autant que Roswell Rudd ou Nick Evans . Idéal pour ce duo avec une vocaliste expressive, délurée et audacieuse telle que Natalie Peters. Celle-ci vit plusieurs vies au travers de sa superbe voix avec hyper aigus tordus au fond du gosier, glossolalies improbables, inventions phoniques, dérapages existentiels et toute une gamme de sonorités, textures et de méli-mélodies fofolles à souhait. Leur association scénique est avant tout ludique et spontanée, instantanée et festive. Ces deux là communiquent leur plaisir d’inventer des interactions et de communiquer cette folle joie de vivre. Mais cela peut devenir mélodramatique ou frénétique. Derrière l’impression qu’ils dégagent, se trouvent un métier de chanteuse et de tromboniste, une assurance de soi dans le feu de l’improvisation, un feeling sincère et une intense générosité. Les suivre seconde après seconde est une véritable découverte, la chanteuse ayant plus d'un tour dans son sac et un abattage peu commun, sans pour autant nous étourdir avec excès, et son collègue regorge d'inventivité gouailleuse. C'est du solide ! Natalie est suissesse et Sebi (Sebastiano) est italien. Ils ont choisi cet enregistrement réalisé à Locarno, ville suisse de langue italienne pour se sentir chez eux de part et d’autre, au bord d’un lac face aux sommets des Alpes sur cette voie de communication millénaire qui relie Bâle et Zurich à Milan via le col du St Gothard. Et donc pour mieux se comprendre. Comme ils expectorent un maximum pour chanter et jouer à tue-tête, rien de tel que le grand air Alpin à seulement quelques centaines de mètres d’altitude. C’est à eux de grimper sur les sommets.
Chair ça Anne Foucher & Jean-Marc Foussat FOU FR-CD 61
https://fourecords.com/FR-CD61.htm
Un album à dominante électronique un brin artisanale pleine de poésie et de belles trouvailles. En sus du violon, Anne Foucher manie l’électronique de manière avantageuse car ses sons, son enveloppe sonore se distingue clairement du synthé AKS de Jean-Marc Foussat (FOU c’est lui). Deux longues improvisations enregistrées le 1er novembre 2022 à Montpellier et le 5 novembre suivant à Bignac : Circonstances Enfreintes (25’22’’) et Nature du Bonheur (L’amateur d’Aube) (22’09’’). La musique se décline dans des évolutions dynamiques, éthérées, circonvolutives, spatialisées ou convulsives. On y entend le violon utilisé avant toutcomme source sonore de manipulations électroniques, des boucles qui s’échappent de leurs prisons, des ambiances sombres ou élégiaques, de curieux chants d’oiseaux, des grondements sourds et des accélérations de moteurs.. L’interconnexion et l’équilibre entre les deux artistes coexistent pour le mieux, chacun prenant des initiatives heureuses pour s’intégrer successivement aux propositions de l’autre. Fort heureusement, cette musique inclassable est un beau témoignage des possibilités expressives instantanées des instruments électroniques. Et on a droit à un Poème de Paul Nougé dit par J-MF et ça me fait penser que je devrais emmener Jean-Marc dans le légendaire bistro Q.G. de ce poète avec Marcel Mariën, Magritte et compagnie, La Feuille en Papier Doré, la prochaine fois qu’il sera de passage à Bruxelles. Il y joue aussi du piano « en l’état »… Au fil des années de pratique, J-M Foussat a peaufiné ce qu’il peut extraire de son matériel et comment mettre ses trouvailles en commun avec l’imagination des autres. Et je dois dire qu’Anne Foucher trouve en elle-même de quoi alimenter et mettre en valeur la musique du duo. Tout ce qu’elle joue ici est une intéressante et belle contrepartie au travail de son collègue. Bien qu’il soit un fervent anti-capitaliste, on peut dire que la musique de J-M F s’est bonifiée en cumulant de nombreuses expériences qui augmentent son potentiel de réussite… en concert. Jean-Marc Foussat documente fréquemment nombre de ses concerts sur son label FOU Records en collaborant indifféremment avec des artistes à la notoriété internationale qui ont fait plus que leurs preuves (Evan Parker, Daunik Lazro, Joe Mc Phee, Urs Leimgruber) et des artistes nettement moins connus dans la sphère improvisée (Xavier Camarasa, Marialuisa Capurso, Guy-Frank Pellerin, JJ Duerinckx), car ce qui compte c’est ce qui se passe sur scène et ce que ses micros ont capté et surtout la camaraderie et la passion. Et je dois dire que cette nouvelle collaboratrice, Anne Foucher, co-signe ici une musique qui fait bien plus que passer la rampe.
Consacré aux musiques improvisées (libre, radicale,totale, free-jazz), aux productions d'enregistrements indépendants, aux idées et idéaux qui s'inscrivent dans la pratique vivante de ces musiques à l'écart des idéologies. Nouveautés et parutions datées pour souligner qu'il s'agit pour beaucoup du travail d'une vie. Orynx est le 1er album de voix solo de J-M Van Schouwburg. https://orynx.bandcamp.com
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7 janvier 2025
Ulf Mengersen Lina Allemand Kamil Korolczuk/ Floros Floridis Ernesto Rodrigues Guilherme Rodrigues Ulf Mengersen/ Nathalie Peters & Sebi Tramontana/ Anne Foucher & Jean-Marc Foussat
Free Improvising Singer and improvised music writer.
5 janvier 2025
Carlos Zingaro João Madeira Sofia Borges/ Daunik Lazro Tristan Honsinger Jean-Jacques Avenel/ Ernesto Rodrigues Carlos Santos Miguel Mira/ Martin Walter Matthias Boss Marcello Magliocchi
Trizmaris Carlos Zingaro João Madeira Sofia Borges 4DA Records 4DRCD 013.
https://joaomadeira.bandcamp.com/album/trizmaris
Trois générations d’improvisateurs portugais pour une belle musique expressive, subtile et énergique. La percussionniste Sofia Borges se définit aussi comme compositrice dans l’univers des musiques contemporaines et utilise des objets usuels, outils de travail, boîtes musicales et jouets. Elle a justement publié un panorama intéressant de ses réalisations dans le double CD Trips and Findings publié par le même 4DA Records, label au catalogue en expansion piloté par le contrebassiste João Madeira. Celui-ci se révèle comme un artiste qui compte, collaborant activement avec Ernesto Rodrigues, Guilherme Rodrigues, Bruno Parrinha, Hernani Faustino etc… soit la galaxie Creative Sources et, bien sûr le violoniste Carlos Zingaro, le doyen de cette vivace scène portugaise, que nous retrouvons dans ce Trizmaris où les deux cordistes, violon et basse, donnent le meilleur d’eux-mêmes avec le travail subtil, la délicatesse même et le sens de la dynamique sonore de la percussionniste laissant le champ libre à la spontanéité de leurs improvisations. Le jeu de Carlos Zingaro a un caractère microtonal spécifique qui l’identifie immédiatement ou autrement dit il imprime de minimes altérations, accentuant les intervalles entre les notes de la gamme qui sont sa marque de fabrique personnelle. On peut visualiser les mouvements de son archet créant des spirales et des circonvolutions qui évoquent le vol d’oiseaux dans un ciel lumineux. Son collègue contrebassiste offre une contrepartie dynamique et créative puissante, élégante et souvent audacieuse dans l'équilibre des forces, outrepassant allègrement le rôle de "support" assigné à la contrebasse dans les musiques plus conventionnelles. Il y a une dimension orchestrale dans son travail qui revêt plusieurs changements successifs de registres et d'approches et crée des formes mouvantes en phase avec ses deux comparses. Un sens très sûr de l'initiative. Au fil de quatre longues improvisations (I II III et IV) de 13’48’’, 7’38’’, 17’45’’ et 9’31’’, le trio explore des paysages sonores variés, chacune d’elles constituant une véritable composition instantanée avec sa logique propre et une sensibilité distincte. Car, sensibilité et raffinement sonore sont ici le maître-mot, combinés avec l’énergie primale de la free-music atavique. Leur interactivité et leur écoute fonctionnent avec différents modus vivendi, João Madeira travaillant sa contrebasse à l’archet sur le même plan que celui de Carlos Zingaro. Le savoir-faire expressif de Sofia Borges à la percussion émerge le mieux dans le III où Zingaro nous fait un envol sottovoce irrésistible et où le trio étend ses trames dans des ramifications extensibles et fantasmatiques. Une mention spéciale à João Madeira : au fil des enregistrements, il est devenu un improvisateur créateur incontournable dans son pays et son label 4DA records au catalogue grandissant tient une place à part parmi les autres étiquettes portugaises dédiées aux musiques que nous aimons.
Dunois 9 Mai 1982 True & WholeTones in Rythms Daunik Lazro Tristan Honsinger Jean-Jacques Avenel. FOU Records FR - CD 66
https://www.fourecords.com/FR-CD66.htm
Voici une étape supplémentaire et tout aussi essentielle que les albums d’archives précédents du saxophoniste Daunik Lazro et cie enregistrés et publiés par Jean-Marc Foussat et Fou Records : DUO de Lazro et JJ Avenel, ecstatic jazz : Lazro, Avenel et Siegfried Kessler, Enfances : Lazro, George Lewis et Joëlle Léandre. Sans parler du tandem Annick Nozati et Daunik avec Sept Fables sur l’Invisible au catalogue de Mazeto Square. Comme le titre l’indique, il y a un aspect rythmique ou « pulsationnel » dans la musique jouée par ce trio du feu de l’enfer. Tristan Honsinger scie littéralement son violoncelle à tout va avec des accents rageurs et en filigrane des structures cycliques sauvagement enchâssées et tourneboulées. Cela convient à merveille au contrebassiste Jean-Jacques Avenel, lequel devint un remarquable joueur de kora africaine dont on entend déjà l’écho ici . S’ajoutent à cela la voix et les exhortations divagantes de Tristan Honsinger et l’emploi sauvage et borborygmique du tubausax, soit un sax alto muni d’un tuyau supplémentaire entre le tube et la partie supérieure où se trouve l’embouchure : la magie fonctionne. Daunik Lazro nous livre des improvisations charnues et mordantes en cascades irrégulières de riffs détraqués nourries par une écoute intensive d’Ornette, Dolphy, Braxton et aussi, Roscoe Mitchell comme on peut l’entendre précisément à certains moments. Deux « improv. » incluant des compositions : Pat (Lazro) et Ever Never (Honsinger) sur 14’16’’ et l’autre sur 39’30’’ avec Cordered (Lazro) et Canoë (Avenel). Ce trio avait joué au festival de Willisau avec Toshinori Kondo à la même époque ; il en reste un témoignage dans le double LP Sweet Zee publié par Hat Hut. C’est vraiment un excellent témoignage avec de magnifiques emprunts inspirés des musiques caraïbes et africaines et des échanges de pizzicati rebondissant et tournoyant entre le violoncelliste et le contrebassiste. Si des labels comme FMP, Moers Music ou Black Saint avaient publiés ne fût-ce que deux ou trois des enregistrements mentionnés plus haut, cela aurait changé pas mal de choses, non seulement pour Daunik Lazro, mais aussi pour la scène française du free en augmentant la synergie internationale. Le Dunois était un haut-lieu brûlant des musiques improvisées et à l’écoute de ces True & Whole Tones in Rythms et aussi du coffret FOU Records « Topologie Parisienne » avec Han Bennink/ Derek Bailey/ Evan Parker, on en est tout à fait convaincu. Et si je vous dis que, en plus, FOU Records a publié un quartet réunissant Fred Van Hove Annick Nozati Paul Lovens et Daunik Lazro, vous allez fulminer et vous faire un solide brelan d'as aux rois avec les cinq cédés de Daunik Lazro et sa bande d'allumés chez FOU Records. Servez-vous tant qu'il est encore temps, car cela a mis le temps de voir le jour (quarante ans et plus) et que depuis Daunik joue du sax ténor et Tristan et Jean-Jacques nous ont tous les deux quitté. De temps en temps, il vaut mieux être un peu FOU.
The knowledge that our time is limited can inspire us Ernesto Rodrigues Carlos Santos Miguel Mira Creative Sources CS847CD
https://ernestorodrigues.bandcamp.com/album/the-knowledge-that-our-time-is-limited-can-inspire-us
Le label Creative Sources est un point de rencontre de l’improvisation contemporaine radicale qui explore sans relâche toutes les occurrences sonores sous la houlette collective d’Ernesto Rodrigues et ses comparses Carlos Santos, Guilherme Rodrigues, Miguel Mira, Nuno Torres, Bruno Parrinha, José Oliveira, João Madeira, Hernani Faustino, Flak, et de nombreux autres tous localisés au Portugal. Dans l’exceptionnelle production du label, exceptionnelle tant en quantité d’enregistrements (850 et plus), qu’en qualité musicale, qui documente leurs musiques, il convient de distinguer deux types de projets. D’une part, les enregistrements consacrés au travail collectif des Lisboètes proprement dit, lequel a une forte identité dans leur recherche sonore, et d’autre part leurs tentatives de plus en plus souvent réussies avec des artistes extérieurs à leur cercle, même si ces musiciens ont une esthétique bien différente (récemment Frank Gratkowski, Floros Floridis, Alex von Schlippenbach et antérieurement Birgit Ulher, Alex Frangenheim, Jean-Luc Guyonnet, Sharif et Christine Sehnaoui, etc…. « The knowledge that our time is limited can inspire » est le parfait exemple de la vivacité et de la continuité créative de la galaxie Rodrigues et compagnie. Miguel Mira est un super violoncelliste avec un jeu sensible et raffiné dans les moindres détails en complète empathie avec les trames et ondulations oscillatoires d’Ernesto Rodrigues, lequel entretient une relation particulière avec son fils Guilherme, violoncelliste établi à Berlin depuis un certain nombre d’années. L’alto est un instrument plus compliqué que son petit frère le violon, mais Ernesto en tire les sonorités les plus irisées, soyeuses, sifflantes, en frôlant les cordes de son archet magique au plus proche du silence. Son sens de la dynamique est absolument extraordinaire et la réalité de sa pratique musicale va bien au-delà du vocable « réductionniste », « textural » ou « minimaliste lower-case», enzovoort (etc…en flamand !). Miguel Mira rivalise d’inventivité et de sensibilité, conférant avec son collègue un miroitement lyrique irrésistible. Il faut tout le talent et l’esprit d’à propos de Carlos Santos au synthé modulaire – une machine hérissée de câbles vivement colorés, de boutons et molettes - pour s’intégrer au plus près des textures chatoyantes et étirées des deux cordistes durant une longue improvisation de 37:58 enregistrée le 2 octobre 2024 à Cossoul, Lisbonne et déjà publiée, car urgence. La précision extrême et la présence active, mais presque différée, de Santos apporte une dimension éthérée, cosmique à cette musique qui se liquéfie ou se gazifie en apesanteur dans une autre réalité gravitationnelle. Et croyez-moi, je suis muni d’une pile imposante de leurs CD’s, à la bande à Ernesto et compagnie, que j’écoute sans jamais m’ennuyer que du contraire. Ces artistes sont parvenus à bonifier leurs capacités à créer dans l'instant au point que leur contribution intéressante au départ est devenue essentielle.
Leocantor Trio Martin Walter Matthias Boss Marcello Magliocchi FMR CD689-524
https://marcellomagliocchi1.bandcamp.com/album/leocantor-trio-walter-boss-magliocchi
Enregistré dans l'église néo-gothique de St Jacques d'Escholzmatt à Lucerne en août 2023 par un improbable trio sortant de l'ordinaire. A t-on idée de joindre un orgue à tuyaux (pipe organ en anglais) à un binôme de zazous improvisateurs free tels que le violoniste Matthias Boss et le percussionniste Marcello Magliocchi ! L'organiste Martin Walter (Leocantor - Kapelmeister) s'est laissé prendre au jeu avec une grande bonne volonté et tout autant d'esprit d'ouverture à l'invention sonore de ses deux acolytes. Une petite explication tout à fait accessoire : Marcello Magliocchi, lui-même un super batteur professionnel a développé une inspiration particulière avec les "piatti", soit les cymbales et gongs ; surtout celles qui sont amoureusement réalisées par le facteur U.F.I.P. de Pistoia avec qui il a conçu des prototypes hors du commun. Or, il se fait que les responsables de cette entreprise centenaire, la famille Tronci est établie depuis au moins deux siècles dans cette ville dédiée au travail du cuivre et du zinc depuis la plus haute antiquité pré-romaine. Initialement, les ancêtres Tronci étaient des facteurs d'orgue réputés et ils se sont ensuite orientés vers la percussion métallique pour répondre à la demande croissante de cymbales pour les fanfares, harmonies et "bandas" italiennes. On entend d'ailleurs Marcello faire siffler une cymbale manufacturée à cet effet au moyen d'un archet. Ces sonorités confluent avec les ullulements de l'orgue dans les aigus et les notes étirées du violoniste Matthias Boss. Des drones subtiles et ondulantes dans le registre piano de l'orgue joué patiemment par Martin Walter évoluent vers un infini de suggestions harmoniques suspendues dans le silence alors que résonne le menu crépitement des micro-frappes sur les peaux avec des baguettes ultra-fines et que tintent des clochettes. De cette ambiance mystérieuse émerge la voix fantômatique du violon de Matthias Boss inspirée par je ne sais quel songe secret et l'aura sonore de son collègue organiste. Quatre titres se succèdent dans une suite cohérente et audacieuse mise en perpective par une prise de son judicieuse, d'une part, l'auditeur de ce compact aura l'impression d'être assis à une bonne distance des musiciens dans une rangée de chaises d'église, d'autre part, Matthias et Marcello jouant parcimonieusement en évitant d'occuper l'essentiel de l'espace sonore au profit des nuances des jeux de l'orgue. Une musique céleste à laquelle se joint le violoniste qui joue comme s'il faisait partie intégrante de la machinerie des tirants et tuyaux. Une collaboration musicale étonnante qui sort complètement des sentiers battus. Holi Shadows 13:08, LeoTor Holi Hope 6:50, Bunter Sonntag 13:36, LeoCanTor Holi Sacred Thoughts 15:05. C'est à la fois fascinant, mystérieux et entièrement différent - off the wall par rapport aux courants habituels qui agitent la sphère improvisée contemporaine. Merveilleux d'entendre des improvisateurs de la trempe des Boss et Magliocchi s'intégrer aussi finement à l'univers magique de Martin Walter, un musicien entièrement dédié à l'univers sonore et émotionnel de son instrument, l'orgue à tuyaux.
https://joaomadeira.bandcamp.com/album/trizmaris
Trois générations d’improvisateurs portugais pour une belle musique expressive, subtile et énergique. La percussionniste Sofia Borges se définit aussi comme compositrice dans l’univers des musiques contemporaines et utilise des objets usuels, outils de travail, boîtes musicales et jouets. Elle a justement publié un panorama intéressant de ses réalisations dans le double CD Trips and Findings publié par le même 4DA Records, label au catalogue en expansion piloté par le contrebassiste João Madeira. Celui-ci se révèle comme un artiste qui compte, collaborant activement avec Ernesto Rodrigues, Guilherme Rodrigues, Bruno Parrinha, Hernani Faustino etc… soit la galaxie Creative Sources et, bien sûr le violoniste Carlos Zingaro, le doyen de cette vivace scène portugaise, que nous retrouvons dans ce Trizmaris où les deux cordistes, violon et basse, donnent le meilleur d’eux-mêmes avec le travail subtil, la délicatesse même et le sens de la dynamique sonore de la percussionniste laissant le champ libre à la spontanéité de leurs improvisations. Le jeu de Carlos Zingaro a un caractère microtonal spécifique qui l’identifie immédiatement ou autrement dit il imprime de minimes altérations, accentuant les intervalles entre les notes de la gamme qui sont sa marque de fabrique personnelle. On peut visualiser les mouvements de son archet créant des spirales et des circonvolutions qui évoquent le vol d’oiseaux dans un ciel lumineux. Son collègue contrebassiste offre une contrepartie dynamique et créative puissante, élégante et souvent audacieuse dans l'équilibre des forces, outrepassant allègrement le rôle de "support" assigné à la contrebasse dans les musiques plus conventionnelles. Il y a une dimension orchestrale dans son travail qui revêt plusieurs changements successifs de registres et d'approches et crée des formes mouvantes en phase avec ses deux comparses. Un sens très sûr de l'initiative. Au fil de quatre longues improvisations (I II III et IV) de 13’48’’, 7’38’’, 17’45’’ et 9’31’’, le trio explore des paysages sonores variés, chacune d’elles constituant une véritable composition instantanée avec sa logique propre et une sensibilité distincte. Car, sensibilité et raffinement sonore sont ici le maître-mot, combinés avec l’énergie primale de la free-music atavique. Leur interactivité et leur écoute fonctionnent avec différents modus vivendi, João Madeira travaillant sa contrebasse à l’archet sur le même plan que celui de Carlos Zingaro. Le savoir-faire expressif de Sofia Borges à la percussion émerge le mieux dans le III où Zingaro nous fait un envol sottovoce irrésistible et où le trio étend ses trames dans des ramifications extensibles et fantasmatiques. Une mention spéciale à João Madeira : au fil des enregistrements, il est devenu un improvisateur créateur incontournable dans son pays et son label 4DA records au catalogue grandissant tient une place à part parmi les autres étiquettes portugaises dédiées aux musiques que nous aimons.
Dunois 9 Mai 1982 True & WholeTones in Rythms Daunik Lazro Tristan Honsinger Jean-Jacques Avenel. FOU Records FR - CD 66
https://www.fourecords.com/FR-CD66.htm
Voici une étape supplémentaire et tout aussi essentielle que les albums d’archives précédents du saxophoniste Daunik Lazro et cie enregistrés et publiés par Jean-Marc Foussat et Fou Records : DUO de Lazro et JJ Avenel, ecstatic jazz : Lazro, Avenel et Siegfried Kessler, Enfances : Lazro, George Lewis et Joëlle Léandre. Sans parler du tandem Annick Nozati et Daunik avec Sept Fables sur l’Invisible au catalogue de Mazeto Square. Comme le titre l’indique, il y a un aspect rythmique ou « pulsationnel » dans la musique jouée par ce trio du feu de l’enfer. Tristan Honsinger scie littéralement son violoncelle à tout va avec des accents rageurs et en filigrane des structures cycliques sauvagement enchâssées et tourneboulées. Cela convient à merveille au contrebassiste Jean-Jacques Avenel, lequel devint un remarquable joueur de kora africaine dont on entend déjà l’écho ici . S’ajoutent à cela la voix et les exhortations divagantes de Tristan Honsinger et l’emploi sauvage et borborygmique du tubausax, soit un sax alto muni d’un tuyau supplémentaire entre le tube et la partie supérieure où se trouve l’embouchure : la magie fonctionne. Daunik Lazro nous livre des improvisations charnues et mordantes en cascades irrégulières de riffs détraqués nourries par une écoute intensive d’Ornette, Dolphy, Braxton et aussi, Roscoe Mitchell comme on peut l’entendre précisément à certains moments. Deux « improv. » incluant des compositions : Pat (Lazro) et Ever Never (Honsinger) sur 14’16’’ et l’autre sur 39’30’’ avec Cordered (Lazro) et Canoë (Avenel). Ce trio avait joué au festival de Willisau avec Toshinori Kondo à la même époque ; il en reste un témoignage dans le double LP Sweet Zee publié par Hat Hut. C’est vraiment un excellent témoignage avec de magnifiques emprunts inspirés des musiques caraïbes et africaines et des échanges de pizzicati rebondissant et tournoyant entre le violoncelliste et le contrebassiste. Si des labels comme FMP, Moers Music ou Black Saint avaient publiés ne fût-ce que deux ou trois des enregistrements mentionnés plus haut, cela aurait changé pas mal de choses, non seulement pour Daunik Lazro, mais aussi pour la scène française du free en augmentant la synergie internationale. Le Dunois était un haut-lieu brûlant des musiques improvisées et à l’écoute de ces True & Whole Tones in Rythms et aussi du coffret FOU Records « Topologie Parisienne » avec Han Bennink/ Derek Bailey/ Evan Parker, on en est tout à fait convaincu. Et si je vous dis que, en plus, FOU Records a publié un quartet réunissant Fred Van Hove Annick Nozati Paul Lovens et Daunik Lazro, vous allez fulminer et vous faire un solide brelan d'as aux rois avec les cinq cédés de Daunik Lazro et sa bande d'allumés chez FOU Records. Servez-vous tant qu'il est encore temps, car cela a mis le temps de voir le jour (quarante ans et plus) et que depuis Daunik joue du sax ténor et Tristan et Jean-Jacques nous ont tous les deux quitté. De temps en temps, il vaut mieux être un peu FOU.
The knowledge that our time is limited can inspire us Ernesto Rodrigues Carlos Santos Miguel Mira Creative Sources CS847CD
https://ernestorodrigues.bandcamp.com/album/the-knowledge-that-our-time-is-limited-can-inspire-us
Le label Creative Sources est un point de rencontre de l’improvisation contemporaine radicale qui explore sans relâche toutes les occurrences sonores sous la houlette collective d’Ernesto Rodrigues et ses comparses Carlos Santos, Guilherme Rodrigues, Miguel Mira, Nuno Torres, Bruno Parrinha, José Oliveira, João Madeira, Hernani Faustino, Flak, et de nombreux autres tous localisés au Portugal. Dans l’exceptionnelle production du label, exceptionnelle tant en quantité d’enregistrements (850 et plus), qu’en qualité musicale, qui documente leurs musiques, il convient de distinguer deux types de projets. D’une part, les enregistrements consacrés au travail collectif des Lisboètes proprement dit, lequel a une forte identité dans leur recherche sonore, et d’autre part leurs tentatives de plus en plus souvent réussies avec des artistes extérieurs à leur cercle, même si ces musiciens ont une esthétique bien différente (récemment Frank Gratkowski, Floros Floridis, Alex von Schlippenbach et antérieurement Birgit Ulher, Alex Frangenheim, Jean-Luc Guyonnet, Sharif et Christine Sehnaoui, etc…. « The knowledge that our time is limited can inspire » est le parfait exemple de la vivacité et de la continuité créative de la galaxie Rodrigues et compagnie. Miguel Mira est un super violoncelliste avec un jeu sensible et raffiné dans les moindres détails en complète empathie avec les trames et ondulations oscillatoires d’Ernesto Rodrigues, lequel entretient une relation particulière avec son fils Guilherme, violoncelliste établi à Berlin depuis un certain nombre d’années. L’alto est un instrument plus compliqué que son petit frère le violon, mais Ernesto en tire les sonorités les plus irisées, soyeuses, sifflantes, en frôlant les cordes de son archet magique au plus proche du silence. Son sens de la dynamique est absolument extraordinaire et la réalité de sa pratique musicale va bien au-delà du vocable « réductionniste », « textural » ou « minimaliste lower-case», enzovoort (etc…en flamand !). Miguel Mira rivalise d’inventivité et de sensibilité, conférant avec son collègue un miroitement lyrique irrésistible. Il faut tout le talent et l’esprit d’à propos de Carlos Santos au synthé modulaire – une machine hérissée de câbles vivement colorés, de boutons et molettes - pour s’intégrer au plus près des textures chatoyantes et étirées des deux cordistes durant une longue improvisation de 37:58 enregistrée le 2 octobre 2024 à Cossoul, Lisbonne et déjà publiée, car urgence. La précision extrême et la présence active, mais presque différée, de Santos apporte une dimension éthérée, cosmique à cette musique qui se liquéfie ou se gazifie en apesanteur dans une autre réalité gravitationnelle. Et croyez-moi, je suis muni d’une pile imposante de leurs CD’s, à la bande à Ernesto et compagnie, que j’écoute sans jamais m’ennuyer que du contraire. Ces artistes sont parvenus à bonifier leurs capacités à créer dans l'instant au point que leur contribution intéressante au départ est devenue essentielle.
Leocantor Trio Martin Walter Matthias Boss Marcello Magliocchi FMR CD689-524
https://marcellomagliocchi1.bandcamp.com/album/leocantor-trio-walter-boss-magliocchi
Enregistré dans l'église néo-gothique de St Jacques d'Escholzmatt à Lucerne en août 2023 par un improbable trio sortant de l'ordinaire. A t-on idée de joindre un orgue à tuyaux (pipe organ en anglais) à un binôme de zazous improvisateurs free tels que le violoniste Matthias Boss et le percussionniste Marcello Magliocchi ! L'organiste Martin Walter (Leocantor - Kapelmeister) s'est laissé prendre au jeu avec une grande bonne volonté et tout autant d'esprit d'ouverture à l'invention sonore de ses deux acolytes. Une petite explication tout à fait accessoire : Marcello Magliocchi, lui-même un super batteur professionnel a développé une inspiration particulière avec les "piatti", soit les cymbales et gongs ; surtout celles qui sont amoureusement réalisées par le facteur U.F.I.P. de Pistoia avec qui il a conçu des prototypes hors du commun. Or, il se fait que les responsables de cette entreprise centenaire, la famille Tronci est établie depuis au moins deux siècles dans cette ville dédiée au travail du cuivre et du zinc depuis la plus haute antiquité pré-romaine. Initialement, les ancêtres Tronci étaient des facteurs d'orgue réputés et ils se sont ensuite orientés vers la percussion métallique pour répondre à la demande croissante de cymbales pour les fanfares, harmonies et "bandas" italiennes. On entend d'ailleurs Marcello faire siffler une cymbale manufacturée à cet effet au moyen d'un archet. Ces sonorités confluent avec les ullulements de l'orgue dans les aigus et les notes étirées du violoniste Matthias Boss. Des drones subtiles et ondulantes dans le registre piano de l'orgue joué patiemment par Martin Walter évoluent vers un infini de suggestions harmoniques suspendues dans le silence alors que résonne le menu crépitement des micro-frappes sur les peaux avec des baguettes ultra-fines et que tintent des clochettes. De cette ambiance mystérieuse émerge la voix fantômatique du violon de Matthias Boss inspirée par je ne sais quel songe secret et l'aura sonore de son collègue organiste. Quatre titres se succèdent dans une suite cohérente et audacieuse mise en perpective par une prise de son judicieuse, d'une part, l'auditeur de ce compact aura l'impression d'être assis à une bonne distance des musiciens dans une rangée de chaises d'église, d'autre part, Matthias et Marcello jouant parcimonieusement en évitant d'occuper l'essentiel de l'espace sonore au profit des nuances des jeux de l'orgue. Une musique céleste à laquelle se joint le violoniste qui joue comme s'il faisait partie intégrante de la machinerie des tirants et tuyaux. Une collaboration musicale étonnante qui sort complètement des sentiers battus. Holi Shadows 13:08, LeoTor Holi Hope 6:50, Bunter Sonntag 13:36, LeoCanTor Holi Sacred Thoughts 15:05. C'est à la fois fascinant, mystérieux et entièrement différent - off the wall par rapport aux courants habituels qui agitent la sphère improvisée contemporaine. Merveilleux d'entendre des improvisateurs de la trempe des Boss et Magliocchi s'intégrer aussi finement à l'univers magique de Martin Walter, un musicien entièrement dédié à l'univers sonore et émotionnel de son instrument, l'orgue à tuyaux.
Free Improvising Singer and improvised music writer.
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